Bataille de Grenoble Juin 1940: un succès français
18 Juin 1940….
De Gaulle a lancé son appel à la résistance nationale tandis que Pétain, le jour précédent, a appelé à cesser le combat.
Les allemands ont mis genoux l’armée française et occupent Lyon. De leur côté, les italiens ( Général Umberto di Savoia) ont attendu patiemment que l'armée française s'écroulent pour porter l’estocade et s’emparer de territoires pour peser dans les négociations futures. Mais rien ne se passe comme prévu. Ils sont stoppés net dans les Alpes malgré une écrasante supériorité numérique (300 000 italiens contre 175 000 français) mais aussi de graves lacunes dans la stratégie et la combativité.
Les allemands (corps Hoepner) décident de s’emparer de Chambéry et Grenoble. Les français réagissent en constituant un front défensif à l’aide de troupes et de matériel très hétéroclite (canons issus de la marine, personnels de dépôt mis à contribution, rescapé de l’enfer de Dunkerque….) qui renforcent l’armée des Alpes du général Olry. Pour Grenoble, Le point central de la défense s’appuie sur la cluse de Voreppe (12 Km au Nord de Grenoble en direction de Lyon)
La cluse de Voreppe.La montagne au fond est le bec de l'Echaillon, le point le plus au Nord du massif du Vercors. L'Isère passe juste au-dessous. Et Voreppe est situé sur la rive droite
Le capitaine Vergeron a positionné ses batteries sur le bec de l'Echaillon et surveille l'entrée de la cluse
21 Juin 1940….
La wehrmacht concentre ses forces pour s’emparer de Grenoble et Chambéry.
22 juin 1940….
La wehrmacht passe à l’offensive. 150 panzers appuyés par des éléments d’une division motorisée se lancent vers les lignes françaises pour forcer la cluse de Voreppe mais ils sont arrêtés par le feu de l’artillerie française.
23 juin 1940….
Re-belotte, après une intense préparation d’artillerie, les allemands récidivent mais n’avancent toujours pas en laissant de nombreux morts sur le terrain.
Coté Savoie, les allemand prennent Aix Les bains mais sont arrêtés net par un déluge d’artillerie.
24 Juin 1940…
Les allemands essayent de déborder les défenses françaises par l’ouest (St Gervais) et l’est (Col de la placette).A l’ouest, après une intense préparation d’artillerie, ils tentent de franchir l’Isère en mettant des canots à l’eau qui sont emportés par de violents courants. A l’est, ils sont de nouveau stoppés par l’artillerie française. La wehrmacht n’avance toujours pas et les italiens sont toujours bloqués sur la crête des alpes. Les forces de l’axe n’arrivent pas à faire leur jonction.
25 juin 1940….
L’armistice entre en vigueur. Grenoble et Chambéry ne sont pas tombées et ne seront occupés par les allemands qu’en Juillet 1943 après la chute de Mussolini.
Cet épisode peu connu de la seconde guerre mondiale reste un des rares succès français en 1940. Il est probable que sans l"armistice les forces françaises auraient reculé face à l"armada allemande, ceux-ci n'ayant pas engagé toutes leurs forces notamment la Luftwaffe en évitant les pertes inutiles. Néanmoins, profitant d'un terrain favorable pour la défense , les français infligèrent 1300 tués et autant de blessés aux forces allemandes ainsi qu'une dizaine de chars détruits.
Cet article est un extrait inspiré d’un texte de Karl Chevalière intitulé la bataille des Alpes, les français sauvent l’honneur paru dans le magazine 2GM JUIN –DECEMBRE 1940 « le jour de l’aigle » paru en Aout 2005.
Quelques dégats sont à déplorer...
Après l'armistice de 1940
Bilan humain
Les chiffres parlent d'eux-même. Les français ont tenu tête à des forces largement supérieures en nombre et en matériel sans compter l'aviation allemande qui dominait le ciel