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GRENOBLE - la ville et sa région Plans, photos et images

Echirolles - Cité Viscose (2/2) : renaissance d'une cité

jean martin
Ancien bâtiment rénové
Ancien bâtiment rénové

Transformation en cité HLM

En 1983, en pleine déconfiture, la cité attendait avec résignation le même sort que la cité jardin du Rondeau (devenue cité Paul Mistral). De nombreux logements sont inoccupés suite aux licenciements effectués dans l’usine et les jardins sont en grande partie laissés à l’abandon. Les rues de la cité ne sont pas au gabarit moderne.

Mais l’OPAC, au lieu de raser la cité choisit de la restaurer. Les leçons tirées des expériences Mistral et Villeneuve ont-elles été prises en compte ? C’est reste une hypothèse vraisemblable.

L’OPAC rajoute quelques constructions (autour de 170 logements) dans les places laissées vacantes. Elle conserve une bonne partie des jardins familiaux en les restructurant. Elle choisit de ne pas créer de route qui traverserait de part en part la cité pour aller à Comboire.

Au niveau des logements, l’OPAC effectue des grosses réfections :

  • remise aux normes l’électricité (qui datait de 1925)
  • huisseries et isolation refaites
  • le béton était solide mais les toitures sont entièrement refaites
  • les réseaux d’alimentation d’eau sont rénovés

En 1990, la population de la cité est constituée majoritairement de :

  • d’inactifs
  • d’étrangers
  • de familles nombreuses.
Diaporama avant et après rénovation et restructurationDiaporama avant et après rénovation et restructuration

Diaporama avant et après rénovation et restructuration

2010, 25 ans après le rachat par l’OPAC

La ville d’Echirolles s’est peu impliquée dans la vie et le devenir de la Cité et se décharge sur l’OPAC38, le bailleur social.

L’unité architecturale qui caractérisait la cité est en train de s’effacer car les derniers immeubles construits dans les espaces vides sont énormes.et mélangés avec des bâtiments restés vétustes. La densification serait-elle de nouveau à l'ordre du jour? De plus les façades varient d’un bâtiment à l’autre etdes aménagements urbains (accès, revêtements, jonctions) ont été pensés sans lien les uns aux autres.

Les isolations et autres réfections avaient été faites à l’économie comme souvent dans le logement social à loyer modéré (il ne faut pas rêver : loyers pas cher mais qualité moindre !)

Le dernier point chaud concerne le passage de la cité au chauffage urbain en 2008. La société de chauffage de l’agglomération Grenobloise (CCIAG – organisme parapublic à 58% avec un actionnariat privé à 42%) s’est bâti un monopole sur toute une partie de l’agglomération et rencontre de nombreuses récriminations au vu des tarifs exorbitants pratiqués.

Elle reste un quartier populaire, sans être un quartier à risques, qui garde une convivialité. Mais La conscience d’appartenir à ce quartier s’affaiblit peu à peu peut-être du fait de la disparition progressive de l’esprit « viscose », l’usine ayant été fermée en 1989.

Une famille dans son jardin (années 50)
Une famille dans son jardin (années 50)

Un cas d’école, les jardins en cité HLM

La Cité Viscose est aujourd’hui classée comme patrimoine de l’Isère dans la catégorie Parcs et Jardins.

Face à une baisse de demande de jardins dans les années 90, 2/3 de la surface des jardins est supprimée. Un projet de densification a été un moment envisagé à la place. Les jardins restants sont cantonnés à l’Ouest du canal EDF qui coupe la cité en deux et à l’Est au pied de la butte. Les parcelles vidées sont transformées en espace collectif enherbé. Les jardins restants sont attribués à des habitants de la Cité et à des habitants de l’agglomération grenobloise, la demande de jardins n’étant pas assez forte au sein de la cité.

Depuis cette période, les jardiniers sont toujours locataires de leurs jardins, même s’ils ont déménagé. D’autres ont reçu leur jardin en «héritage» (par ordre de priorité, le jardin se lègue de parents à enfants, d’amis à amis et entre individus d’une même communauté). Dans les années 2000, Le bailleur a créé 4 jardins au sud du site. Le renouvellement des jardiniers est faible.

Les 86 parcelles «réglementées» de 80 à 200m2 sont louées par l’OPAC 38 pour une somme annuelle modique (<100 euros). Elles sont pourvues d’une alimentation en eau. Chaque jardinier se doit de suivre un règlement qui consigne les pratiques de jardinage à adopter et l’interdiction des cabanes, beaucoup y dérogent. Les 25 parcelles «sauvages» ne sont pas louées et ne possèdent pas d’alimentation en eau.

.En 2010, sur l’ensemble des parcelles jardinées, plus des 2/3 des parcelles dont en jardins potager avec pour certaines une partie « détentes ». Le reste se partage en parcelles «détente» (13%,), ou divers (20% - jardins horticoles, jardins abandonnés, jardins en transformation et jardins verger).

 les jardins dans la cité ('vers 2010)
 les jardins dans la cité ('vers 2010)

les jardins dans la cité ('vers 2010)

Histoire de la cité Viscose : la bible

Histoire de la cité Viscose : la bible

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