(2/3) Quartier Chorier Berriat Saint-Bruno: Les prolos
Jusqu’en 1990, ce quartier ouvrier et sa vie populaire avec ses 55 cafés dans l’après-guerre sur le cours Berriat , ressemblait à une petite ville dans la ville avec comme épicentre la place Saint-Bruno et son église, et comme artères le cours Berriat , la rue Nicolas Chorier, l’axe rue Ampère – rue Diderot. Dès 1880, ce quartier était desservi par des transports en communs hippomobiles. De 1895 à 1952 une ligne de tramway, à vapeur puis électrique remontait le cours Berriat puis fut remplacé par bus et trolleybus.
En 1914, le quartier accueille la plupart des grandes usines de création récente ou transférés d’autres quartiers.Il est le plus puissant pôle industriel de la ville avec son prolongement sur Fontaine (quartiers Saveuil et centre ancien).Imbriquées au milieu des habitats ces usines (LUSTUCRU, CEMOI, BOUCHAYER-VIALLET, A REYMOND, JOYA, PERRIN, VALISERE, TERRAY,..) ont longtemps structurés économiquement le quartier avant d’être progressivement transformé en friche , à partir des années 70.La dernière grosse entreprise en activité dans le quartier est Raymond Bouton qui possède encore son siège mais les autres sites de production et de logistique grenoblois ont déménagé en banlieue (Saint-Egrève) et à TECHNISUD.
L’image ouvrière, La réticences et l’insuffisance de ressources de ses habitants, l’extrême parcellisation de la propriété et le plan d’occupation des sols prévoyant le maintien des terrains industriels ont longtemps joué pour figer le cadre immobilier du quartier. Bien que le tissu urbain ne présente pas un état de dégradations et d’abandons comme on pouvait le rencontrer dans le vieux centre en 1970, c’est à un rythme très lent que la rénovation urbaine démarra.
Dès les années 60, elle s’effectua par petites touches : une réhabilitation par ci, des petites opérations immobilières par là avec parfois substitution de l’ancien par du neuf. Ce ne fut pas table rase comme dans le quartier de la mutualité ou dans le quartier de la frise (aujourd’hui une partie d’Europole). Progressivement, les façades changèrent de couleur. D’abord uniformément grises jusqu’à la fin des années 70, on vit apparaitre de nouvelles couleurs au fil des rénovations de bâtiments. Au début des années 80, il restait quand même de nombreuses zones du quartier en déshérence ou dégradées. Néanmoins, 25000 habitants en 1960, la population bien que restant d’essence populaire (ouvriers et petits employés), commença à changer. De nombreux ouvriers étaient partis avec les usines et le quartier devint un lieu d’accueil pour d’autres populations désargentées : immigrés récents, étudiants, personnes âgées modestes.
passage à niveau cours Berriat. Il a été supprimé en 1961 pour être remplacé par un passage dénommé estacade ou passerelle pour les "vieux" grenoblois. Le bâtiment "la passerelle" existe toujours mais est situé en dehors du quartier
quelques photos du cours Berriat
Entre Drac et gare SNCF
Place St Bruno et autour
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