Les quartiers de l'Est grenoblois : Abbaye et Teisseire
Vue de Grenoble depuis le téléphérique (indéterminé - entre 1930 et 1950) la cité de l'Abbaye est l'ultime zone urbanisée de cette partie de Grenoble
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Ce post se décompose en plusieurs chapitres:
- Des champs à l'urbanisation
- Quartier de l'Abbaye
> historique
> cité HBM de l'Abbaye
> Cité de l'Abbaye : bientôt à la casse ?
> Les Mouettes
> Chatelet
> Maison forte du Chatelet
- Marché de l'Abbaye
- Groupe Moyrand
- Grand ensemble Léon Jouhaux
- Les gitans à Grenoble : 100 ans de sédentarisation
- Quartier Teisseire
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Début des années 1920: au Sud-Est des remparts et du polygone du génie (futur parc Paul Mistral): beaucoup de champs et quelques hameaux. En Bleu: le torrent du Verderet ( aujourd'hui dans des tuyaux enterrés)
Des champs agricoles à l'urbanisation
Des champs, quelques fermes, une maison forte, un couvent et au milieu un gros ruisseau venant d'Eybens le Verderet, tel est le panorama bucolique qui composent les lieux-dits du petit et du grand Chatelet en ce début du XXème siècle.
L’urbanisation commence avec la construction de la cité HBM de l’abbaye en 1929. Progressivement, en direction vers le Sud, elle s’étend d’abord au Chatelet (à partir de 1954) le groupe HLM Moyrand (vers 1956) puis à l’ensemble HLM Léon-Jouhaux (terminé 1960) et au quartier Teisseire (terminé 1962) ainsi que dans les rues environnantes ce qui a créé une zone urbanisée dans tout l’Est de Grenoble
Avant, c'était la campagne...
Aujourd'hui, un mélange de grands ensembles (barres et tours) de petits immeubles agrémentés de quelques maisons et d'espaces verts
Vue aérienne du quartier de l'Abbaye
A droite : la cité de l'Abbaye
A gauche: alignement en quinquonce du groupe Moyrand
Au centre : La place du marché d'ou part l'avenue Jeanne d'Arc - coté droit du triangle du marché
Le quartier de l'Abbaye
Historique
Il est situé dans la partie Sud-Est de la commune de Grenoble à la limite de la commune de Saint Martin d’Hères (quartier Croix Rouge).
A ce jour,le nom « abbaye » reste une enigme .Ancien moulin ou ancien couvent ? Ce nom proviendrait de l'extension du terme abbaye pour un lieu où un procureur religieux venait officier et gérer les affaires dans de petites chapelles locales.
D'abord rural c'est au début du XXème que de petites unités industrielles s'installent.On dénombrent des teinturies, des blanchisseries, une tuilerie, une porcherie, un dépôt de chiffons (pour les papèteries?), un entrepôt d'huile et d'essence, un rouloir à chanvre.
La grosse usine proche est la biscuiterie Brun ( fermée entre 1990 et 2000) qui se situe dans le quartier voisin de la Croix Rouge à St martin d'hères.
Jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, c’est un simple faubourg de Grenoble, situé au Sud de la ligne des remparts de 1880 qui ont été transformés en boulevard (bd Clémenceau) à partir de 1925. Son urbanisation désordonnée est typique de l’expansion des quartiers Sud de Grenoble entre 1920 et 1970 mais qui a été limitée ici par plusieurs contraintes :
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La voie de chemin de fer et les propriétés agricoles : le Lycée Argouges (ancien lycée Jean Bart) et le Collège Vercors ont été implantés sur le site de la dernière ferme de l’Abbaye détruite en 1966.
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Les grands axes routiers : route d’Eybens, route de Gières.
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L’ancienne ligne de tramway.
Dans ce quartier, les habitations sont issues de plusieurs vagues successives d’urbanisation au XXème siècle avec une partie plus résidentielle au nord et des ensembles HLM au Sud :
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les logements de la cité de l’Abbaye ,
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Les logements du Programme Social de Relogement qui ont été construits entre 1954 et 1957
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des logements résultant de divers programmes immobiliers (Million Lopofa, Copropriétés, HLM) recouvrant les années 1955-1967
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les dernières constructions datant de 1980 (Les Mouettes).
En 1999, le recensement de la population dénombre environ 2 500 personnes sur le quartier de l’Abbaye (source INSEE). Ce chiffre n’a guère évolué depuis. Depuis le début ce quartier populaire a toujours été habités par un grand nombre d’immigrés (d’abord français et européens) puis maghrébins ainsi qu’une importante communauté gitane. C’estdonc une population d’origine populaire a forte composante immigrée et gitane qui habite ce quartier.
Dans les années 70, il était perçu comme un petit Chicago, le centre névralgique de « la mafia italienne et gitane » (http://http://www.lepostillon.org/La-guerre-des-gangs-c-etait-mieux-avant.html)
Vues du quartier de l'Abbaye depuis l'avenue Jeanne d'Arc
Rue Claude-Genin
Une école du quartier des années 30 (style art déco) : Ecole Jules Ferry
Cité de l’ABBAYE : bientôt réhabilitée ?
Cet ensemble de trois îlots HLM (15 bâtiments – 264 logements) a été construit en 1929 dans un souci social et hygiéniste par l'office public municipal HBM avec pour architectes E. Rochas et R. Fonné. Composé de façon très géométrique en U collés les uns aux autres et imbriqués les uns dans les autres, les petits immeubles allient la pierre et le béton. Fière de sa réalisation et pour souligner son paternalisme social, la ville a fait apposer son blason au-dessus de chaque entrée.
Rénovée en 1978 et labellisée patrimoine du XXe s. en 2003, la Cité de l'Abbaye est aujourd'hui menacée de démolition/ reconstruction à cause de graves désordres structurels (dixit le bailleur social).
La cité de l'Abbaye est l'un des derniers vestiges de l'histoire du logement social ouvrier dans Grenoble,ayant gardé son aspect d'origine. De part son architecture typique des années 20-30, elle se distingue des ensembles HLM construits plus récemment ( il n'y a qu'à regarder autour d'elle). Il est vrai que le coût de rénovation se chiffre au minimum à plusieurs millions d'Euros ( mais pour 250 logements, cela se chiffre entre 40 et 80 K Euros/logements selon le niveau de rénovation entrepris).
La pétition pour sauvegarder ce patrimoine (devenu unique) dans notre ville:
/http%3A%2F%2Fassets.change.org%2Fphotos%2F1%2Fgs%2Fqn%2FNqgSQNMTcWnOHHE-1600x900-noPad.jpg%3F1490609049)
Non à la démolition de la cité de l'Abbaye à Grenoble
https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-d%C3%A9molition-de-la-cit%C3%A9-de-l-abbaye-%C3%A0-grenoble
Les plans
La cité : 15 immeubles en 3 îlots composés de 2 immeubles en L , 2 immeubles en I et 1 immeuble en U
Images du passé
la cité aujourd'hui
Les Mouettes
Ensemble HLM de 60 logements construits dans les années 80. Des petits cubes agrémentés de toit qui reste dans la limite du logement à taille humaine (pas de tour, ni de barre)
Châtelet
Le Châtelet est un îlot du quartier Abbaye construit entre 1954 et 1967.Il a été conçu comme un simple découpage de voirie en lots rectangulaires dans une architecture de façades pauvres et un traitement des espaces libres quasi inexistant. Depuis Il a subi plusieurs réhabilitations et aménagements de l’espace public, pour donner un aspect plus humain à cet ensemble HLM.
Il est constitué des logements HLM aux normes très réduites répartis (de type logement transitoire) en 7 bâtiments d'habitation (142 logements) compris dans un rectangle auquel a été adjoint un groupe scolaire.
Cet îlot est considéré comme « le quartier des gens du voyage aujourd’hui sédentarisés ». Cette communauté pourtant minoritaire (en 2003, une vingtaine de familles et 40 % de la population si l’on compte les couples mixtes) joue un rôle important dans le quartier de l’Abbaye. C’est aussi une population vieillissante qui connaît beaucoup de difficultés de santé, alimentaire et mentale, entraînant l’immobilité.
Au XXIème siècle, ces logements modestes et de petite taille ne répondaient aux besoins et les habitants étaient demandeurs d’un projet urbain entraînant démolitions et reconstructions.
Conçu dès 2004, le projet de démolition des bâtiments s a été lancé en 2014. Ils seront progressivement remplacés par des constructions neuves représentant un total de 330 logements gérées par le bailleur ACTIS, sur un périmètre plus large répartis comme suit :
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100 logements locatifs sociaux (30 % du programme, soit 2/3 des logements existants reconstitués) ;
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41 logements locatifs libres (12 %) ;
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156 logements en accession (48 %) ;
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33 logements en accession sociale (10 %).
42 logements sociaux ont été transférés par le bailleur ACTIS dans d'autres secteurs de Grenoble.
Pour mener à bien ce programme, les démolitions ont été réalisées bâtiment par bâtiment, au fur et à mesure du relogement des familles.
Cet îlot est passé de 100 % de logements sociaux à 30 %.
Bémols dans ce beau programme de rénovation urbaine :
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la densification, avec un passage de 142 à 330 logements donc un surplus de circulation, de voitures garées.
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Pour un futur acquérant, cet investissement foncier dans ce type de « nouveau quartier » présente toujours un risque de moins-value malgré des prix abordables (entre 2360 et 2600€/ m² contre 1910€/m² en accession sociale) pour les familles et les jeunes ménages.
Les début du Châtelet :
Le Châtelet entre 1960 et 1980
Le Chatelet après une 1ère rénovation (De qualité trés moyenne,seules les façades avaient été refaites)
Le nouveau Chatelet
Rue DuGuesclin ( entre Cité de l'Abbaye, Chatelet et la maison forte du Chatelet)
Maison forte du Chatelet
Elle est situé à l'angle de la rue Du Guesclin et de l'avenue du grand chatelet.
La partie centrale de ce bâtiment est très ancienne et date probablement du XIVème siècle.l'immense domaine attenant à la maison forte était à cheval sur Grenoble et Saint matin d'hères. Le domaine fut fondé par Guy Dauphin, seigneur de Montauban,frère du dauphin Jean II. Divers propriétaires ont occupé les lieux jusqu'à son rachat par François de Porte,président de la chambre des comptes de Grenoble en 1635.
En 1811, ses descendants vendirent le domaine qui fut éclaté entre le grand Chatelet (la maison forte , la grange et les écuries) et le petit Chatelet (existe toujours sur la route de Vizille). Au fur et à mesure des changements de propriétaires, la belle maison delphinale tomba en ruine et fut racheté par l'OPHLM de Grenoble qui la rénova en 1982.
7 logements sociaux locatifs avec jardins individuels ont été créés à l'intérieur de l'ancienne résidence seigneuriale. Si les murs de pierre et la tour furent recouvert d'enduit de protection, le corps du batiement a conservé son allure moyen-âgeuse ainsi que les anciens plafonds à la française.
Place du Marché de l'Abbaye
Groupe MOYRAND
Ensemble de 190 logements sociaux en 10 immeubles.
situés rue Dupleix et rue Condé dans le quartier Abbaye (tracé en 1956)
rénovation entre 2012-2014 en 2 tranches
cout environ 6,5 millions d’euros
Vue aérienne en 1956 . Au centre les batiments Moyrand. Au sud , encore des champs (Bibliothèque municipale de Grenoble)
Grand Ensemble Léon Jouhaux
Léon Jouhaux , ensemble de 600 logements construits au début des années 60 sans grande originalité architecturale (pas de décrochement de volume, pas de saillies ni de retraits, des gros cubes bien lisses optimisés pour un maximum de rentabilité économique) est typique des constructions de cette époque,. Des barres et des tours en périphérie de terrain, sont orientés pour ne pas trop donner l’impression d’un ensemble de bâtiments repliés sur eux-mêmes. La répartition des logements va du 2 aux 6 pièces avec une majorité de F3 et F4. Réhabilité dans les années 80-90, l’ensemble reste toujours un assemblage de gros cubes
Au départ, une population composée de nombreux rapatriés d’Algérie qui ont été progressivement remplacés, après leur départ par de grandes familles maghrébines
Plan masse du grand ensemble (le haut correspond au Sud) _ o a l'impression qu'il y a eu un copié-collé partiel qu quartier Mistral (construit à la même époque)
Les gitans à Grenoble : 100 ans de sédentarisation
La sédentarisation des gitans de Grenoble a commencé en 1914 dans les vieux quartiers de Grenoble. D’abord installés dans la montée de Chalemont (quartier Saint-Laurent), une partie de la communauté migre de l’autre côté de l’Isère dans les immeubles insalubres du quartier de la Mutualité. Malgré leur vétusté, le passage de la roulotte au logement en dur fut un réel progrès surtout pendant la saison froide. Pour certains, La sédentarisation économique avec abandon des petits métiers traditionnels (rempaillage, vannerie…) et reconversion vers la récupération des métaux ou la « chine » fut une nécessité pour continuer à gagner sa vie
Pendant l’entre-deux-guerres, les gitans vivent dans une semi-sédentarisation en alternant voyages et arrêts dans Grenoble. La seconde guerre mondiale fixe définitivement la communauté dans la sédentarité (sauf pour les forains). Comme pour beaucoup de français, les gitans ne furent pas à la fête pendant la seconde guerre mondiale. Au même titre que les juifs, ils étaient sur la liste noire du IIIème reich (3 000 tsiganes internés en France)
Dans les années 60, les vieux quartiers délabrés où sont installés les gitans sont rasés (Mutualités) ou rénovés (St Laurent). La communauté est alors relogée principalement dans le quartier de l’Abbaye, dans l’ilot du Chatelet où elle se retrouve en compagnie d’immigrés (Italiens, Espagnols, Maghrébins).
Une partie de la communauté, des sintis (gitans d’origine italienne) continue à vivre une semi-sédentarité. A l’origine forains, ils se sont tournés vers la vente sur les marchés. D’autres s’installent dans des caravanes sur des terrains dans l’agglomération grenobloise.
L’installation dans des logements plus modernes bien que de conception très rustiques et de mauvaise qualité (HLM du Chatelet) ont nettement amélioré les conditions de vie et les perspectives d’évolution de la communauté même si la pauvreté est toujours là. Aujourd’hui, les pesanteurs sociales (clanisme, place de la femme…) et les valeurs traditionnelles se maintiennent bien que les changements opérés depuis près d’un siècle soient passés par là (Libéralisation des mœurs après Mai 68, habitat partagé avec d’autres communautés, scolarisation des enfants).
Musée dauphinois ; exemple d'une roulotte du milieu du XIXème siècle en exposition à l''entée du musée en 2016
Le terrain vague sur lequel a été construit le lycée Jean Bart (devenu lycée Argouges en 1983 après l'assassinat du proviseur de même nom dans son bureau par un jeune détraqué). Ce terrain a été occupé dans les années 60 par les caravannes.
Les permiers gitans s'installent. Pas encore de roulottes ou de caravannes mais la ferme est toujours là
1964 - le terrain vague commence a ^etre "travaillé.( Installation des conduites de la compagnie de chauffage) . Auloin le Chatelet et la cité de l'Abbaye
1966 - toujours le même champs .La construction du futur lycé a démarré. Au loin , Cité de l'Abbaye et Groupe Moyrand
Quartier TEISSEIRE
Ce quartier (Ensemble de bâtiments blancs à droite) est situé au sud -Est de Grenoble à la limite de St Martin d'Hères. A gauche , l'ensemble de villas est le quartier expérimental de la caisse d'épargne
Teisseire : origine du nom
Quel lien entre les sirops Teisseire, Le quartier Teisseire et la cour Teisseire, ancien ilot du centre -ville (vieille ville) aujourd’hui disparu en dehors du nom ?
Le lien est le nom du créateur de la 1ère fabrique de ratafia à Grenoble en 1720 dans la cour Teisseire dont le petit-fils Hyacinthe-Camille Teisseire (1764-1842) fut un bienfaiteur de la ville. Grâce à ses compétences, il développa la petite entreprise familiale et ses liqueurs connurent un grand succès. Ayant le sens de l’intérêt général et de sa ville en particulier, il fut élu conseiller municipal en 1791 puis devint député de l’Isère. Sur ses deniers, il fit assécher les marais situés à la limite de Grenoble, Eybens et Saint Martin d’hères (le quartier Teisseire actuel) et les rendit cultivables. C’est dans la cour Teisseire que fut créée en 1912 la première grande salle de cinéma. Elle se dégrada progressivement au cours du XXème siècle avant d’être rasé.
Construction du quartier
Créé entre 1958 et 1962, Teisseire est le premier grand ensemble de l’agglomération comportant plus de 1000 logements (1268 exactement). Prévu pour 3000 habitants environ, il est entièrement géré par les HLM de Grenoble. Il possède une échelle de bâtiments constitués de petits immeubles et de 7 tours formant un ensemble peu dense avec un espace public abondant. Les logements sont de petites tailles (52% de T3). Un effort a été fait pour installer les parkings de façon périphérique. Parmi les 1eroccupants du quartier, il y avait de nombreux agents du CENG/CEA qui migrèrent rapidement sous d’autres cieux.
30 après, la situation s’est fortement dégradée
De nombreux problèmes ont été identifiés. Le quartier est mal relié au centre-ville malgré des distances raisonnables et constitue pour ses habitants comme pour les grenoblois un "territoire à part". La qualité du bâti est moyenne et la diversité de l’offre est limitée : 2/3 des logements sont de type F3 de moins de 60 m2. Les situations de sur et sous occupation sont fréquentes L’espace public est en déshérence depuis 20 ans avec une voirie et des parking en mauvais état. Les équipements publics sont nombreux (centre social, MJC, bibliothèque, maison de l'enfance) mais installés dans des bâtiments vétustes ou inadaptés (maison de l'enfance dans un ancien centre commercial, bibliothèque installée dans un immeuble promis à la démolition…)
Le taux de chômage est important (près de 30% - 2,5 fois le taux moyen grenoblois) surtout chez les jeunes (la moitié des habitants ont moins de 25 ans) et les populations d’origine étrangère( plus de la moitié de la population).De graves problèmes de délinquance, une importante économie parallèle et de trafics divers, peu de mixité sociale (demande faible, nouveaux entrants qui vivent des minima sociaux) renforcent l'image négative du quartier et incitent la population qui en a les moyens à fuir .
1997 : la municipalité décide de réagir
En juin 1997 Elle définit un programme d'intervention globale portant sur 3 points :
- la revalorisation du bâti et des espaces publics
- l'insertion d'activités économiques
- l'intégration du quartier à la ville.
Elle a retenu l'équipe dirigée par Philippe Panerai dont le choix s’est effectué sur le caractère évolutif du projet, le principe de la diversification des statuts (locatif, copropriété), des bailleurs et du niveau d'intervention sur les réhabilitations
Dans le détail, cela donne une redistribution complète du foncier en différenciant le domaine public (rues, places, squares, jardins publics) et le domaine privé (espace privatif autour des immeubles, concept d'unité résidentielle),la requalification des raccordements aux artères de la ville et des points d'entrée du quartier par la création d'une place à l'intersection des voies Jean Perrot/Malherbe/Cocat et un programme de démolition limité (<100) compensé par la construction de petits programmes pour un nombre de logements identique.
Les actions entreprises
Un immeuble de 26 logements fortement dégradé démoli durant l'été 1999, a permis l'ouverture de l'espace vert central et le transfert de la bibliothèque dans de nouveaux locaux grâce à l’implication des habitants, des commerçants et des associations.
L’office HLM a transformé un immeuble de logement en pôle de service tertiaire, ouvert depuis l'été 1999.
La requalification d'une partie de l'avenue Paul Cocat (axe principal de circulation) a été réalisée entre 1999 et 2000.
La création d'unités résidentielles à partir d'un îlot de 200 logements, démarrée en 1996 et adaptée selon les principes proposés par Philippe Panerai s’est achevé au début des années 2000. Le clôturage de l'espace en pied d'immeuble a suscité des débats.
En conclusion La réalisation effective dans les délais annoncés des premières opérations de réhabilitation et d'espaces publics a apporté un réel crédit auprès des habitants, mais la mobilisation des locataires concernés par les projets de réhabilitation a été plus difficile.
10 ans plus tard en 2007
Côté négatif, ce quartier reste un quartier pauvre avec une forte concentration de familles d’immigrés (essentiellement maghrébines), de cas sociaux isolés, et beaucoup de précarité. Les professionnels notent un repli religieux qui touche aussi les enfants et s’accompagne d’une solidarité « communautaire » au détriment d’une solidarité commune ; un racisme qui s’exprime ouvertement. Il n’existe pas d’esprit de quartier à l’échelle de Teisseire, pas d’identité définie. L’insertion des jeunes est une préoccupation majeure, notamment celle des plus marginaux livrés à eux-mêmes.
Coté positif, une grande partie des immeubles a été réhabilitée ou reconstruite ; l’espace public s’est « verdit » grâce à la présence de trois parcs. Des résultats sont visibles : dans la partie résidentielle l’attractivité locative s’est revalorisée et les habitants se sont ’appropriée leur lieu d’habitation. Le pourcentage de familles précaires est en baisse, du fait de l’arrivée de nouvelles familles moins en difficulté. Suite aux travaux, le quartier semble plus propre et ouvert. Le dégagement du paysage et la verdure sont appréciés.
Pour certains Teisseire est un quartier « au milieu du gué, éclaté, en ajustement ».Il a beaucoup changé mais reste encore en phase transitoire. Pour d’autres il reste un "teritoire perdu de la république"
Les débuts du quartier Teisseire
Le quartier Teisseire dans les années 70
Depuis 2000
Ecole Groupe Teisseire