Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
GRENOBLE - la ville et sa région Plans, photos et images

Quartier Très-Cloitre

jean martin
Plan vieille ville avec le quartier Très-Cloitre ( antérieur à 1834)

Plan vieille ville avec le quartier Très-Cloitre ( antérieur à 1834)

Dès le Moyen-âge un faubourg embryonnaire s’édifie, au-delà de la cathédrale Notre-Dame et de son cloître en dehors des enceintes romaines, avec pour nom originel « trans clostrum » ou « trans Claustra »  Il se développe autour de la rue Très-cloître, avec de part et d’autre, des ruelles étroites et courbes dont les noms empruntent aux métiers pratiqués (rue des Beaux-Tailleurs, rue du Fer-à-Cheval, etc.) ou aux congrégations qui s’y établissent au fil des ans (rue du Vieux-Temple, rue des Minimes, rue Sainte-Ursule…). A la fin du XVIème siècle, le connétable de Lesdiguières pousse les murailles et une partie du quartier se retrouve à l’intérieur des remparts. La porte Très-Cloitre (construite en 1593 - détruite en 1834) marque le départ d’une des routes menant à Vizille.

Pendant très longtemps  le quartier Très-Cloitre est resté le lieu de d’installation des primo-arrivants dans la ville, à l’intérieur des fortifications.. C’était un endroit de passage propice aux rencontres et opportunités pour une installation définitive dans le reste de la ville avant de se hisser dans la société grenobloise et de se rapprocher des beaux quartiers de la place St André et de la place Grenette. Cette fonction de filtre, Très-Cloîtres l’a conservée jusque dans les années 1980 date de la mise en oeuvre du programme de rénovation-restauration du quartier.

 

Il a vu se succéder toutes les vagues d’immigration. Deux l’ont particulièrement marqué au cours de la seconde partie du vingtième siècle : l’immigration italienne et l’immigration algérienne. L’immigration italienne s’est installée dans le quartier dans l’entre-deux guerres jusque dans les années cinquante avant d’essaimer vers le reste des quartiers anciens : place Notre Dame, rue Chenoise, rue Brocherie, puis Saint Laurent et enfin  la banlieue. L’immigration algérienne arrivée plus tardivement dans le quartier (année soixante et soixante-dix) a été une immigration de travailleurs seuls. Elle s’installe dans les lieux laissés en déshérence puis dans des café-garnis – marchand de sommeil - qui fournit «l’accueil» aux primo-arrivants (un repas, un microcrédit, un lit en 3x8) et leur permet de se faire une place dans le quartier. Progressivement, ils prennent les places laissées vacantes par les immigrés italiens, eux-mêmes ayant effectué un retour au pays  (environ 60 à 70%) ou ayant migré sous des cieux plus cléments après amélioration de leur niveau de vie (le niveau de vie français a été multiplié par 3 entre 1945 et 1975).

 

En 1970, A l’Ouest du quartier, les remparts ont été remplacés par de nouvelles murailles plus sociologiques : les Trois Tours, l'immeuble en de l'Ile Verte, le nouvel Hôtel de Police, la nouvelle Cité Administrative, le quartier rénové de la Mutualité, peuplés et lieux de travail des classes moyennes tertiarisées. Le quartier reste un quartier ouvrier et est composé majoritairement de logements insalubres et inconfortables, d’une qualité proche de favela brésilienne ou du ghetto nord-américain. Il est perçu comme la « médina » de Grenoble (25% d’algériens, 60% d’étrangers) et vu comme un lieu de relégation.

 

A cette époque et jusqu’au milieu des années 70 les quartiers anciens  et leur patrimoine font  l’objet du même rejet que les grands ensembles (Villeneuve, Mistral, Teisseire…) aujourd’hui. Certains (quartier de la Mutualité) ont été complètement éradiqués. Mais le vent tourne en 1975, grâce à une politique d’investissement public de la part de la municipalité Dubedout (rachat, démolition, curetage, réhabilitation, reconstruction d’immeubles) le quartier Très-Cloîtres connait une 1ère rénovation. L’objectif était de maintenir le parc social locatif  public au sein des quartiers anciens du centre, ce qui n’était pas forcément au goût des bobos irrésistiblement attirées par les vieilles pierres et les vieilles poutres et d’arrêter le processus de «gentrification» résidentielle qui poussait vers la périphérie de la ville ceux qui n’avaient plus les moyens de rester dans le vieux centre.

 

Au milieu des années 80, une seconde rénovation, initié par la municipalité Carignon et à base d’investissements privés permet la revitalisation de ce qui était resté en état d’avant 1970. Aujourd’hui, c’est un petit quartier tranquille du centre-ville avec ses vieilles pierres et son mélange d’immigrés d’origine maghrébine et de bobos.

Ancienne porte Très-Cloitre (démolie en 1934)

Ancienne porte Très-Cloitre (démolie en 1934)

Début XXème siècle : entrée rue Très-cloitre depuis place Notre-Dame

Début XXème siècle : entrée rue Très-cloitre depuis place Notre-Dame

Début XXème siècle : entrée rue Très-cloitre depuis place Notre-Dame

Début XXème siècle : entrée rue Très-cloitre depuis place Notre-Dame

Début XXème siècle: rue du vieux-temple

Début XXème siècle: rue du vieux-temple

Début XXème siècle : Début rue très-Cloitre avec porte du musée de l'ancien évéché

Début XXème siècle : Début rue très-Cloitre avec porte du musée de l'ancien évéché

Début XXème siècle : rue très-Cloitre
Début XXème siècle : rue très-Cloitre

Début XXème siècle : rue très-Cloitre

Rue très-cloitres - milieu XXème siècle

Rue très-cloitres - milieu XXème siècle

Rue du fer à cheval -chapelle des orphelines

Rue du fer à cheval -chapelle des orphelines

Rue du four -place poudrière : ilot rasé en 1950
Rue du four -place poudrière : ilot rasé en 1950
Rue du four -place poudrière : ilot rasé en 1950

Rue du four -place poudrière : ilot rasé en 1950

1970 : vue général du quartier très-Cloitre

1970 : vue général du quartier très-Cloitre

1970: avant rénovation. Il y avait plus besoin que d'un simple ravalement de façade
1970: avant rénovation. Il y avait plus besoin que d'un simple ravalement de façade
1970: avant rénovation. Il y avait plus besoin que d'un simple ravalement de façade
1970: avant rénovation. Il y avait plus besoin que d'un simple ravalement de façade

1970: avant rénovation. Il y avait plus besoin que d'un simple ravalement de façade

1975: rénovation en cours
1975: rénovation en cours
1975: rénovation en cours
1975: rénovation en cours

1975: rénovation en cours

Années 1980 : après une première rénovation. Sur le 2ème cliché, on voit qu'il n'y a qu'un coté de renové
Années 1980 : après une première rénovation. Sur le 2ème cliché, on voit qu'il n'y a qu'un coté de renové
Années 1980 : après une première rénovation. Sur le 2ème cliché, on voit qu'il n'y a qu'un coté de renové

Années 1980 : après une première rénovation. Sur le 2ème cliché, on voit qu'il n'y a qu'un coté de renové

Plan du quartier (environ une surface de 2 Ha)

Plan du quartier (environ une surface de 2 Ha)

Le quartier en 2015 : quelques vues

2015 : sortie Sud de la rue Très-cloitre
2015 : sortie Sud de la rue Très-cloitre

2015 : sortie Sud de la rue Très-cloitre

2015 : ilot HLM de l'Alma

2015 : ilot HLM de l'Alma

2015 : Théatre Saint-Marie d'en Bas et la place d'en face  (au centre de la rue)
2015 : Théatre Saint-Marie d'en Bas et la place d'en face  (au centre de la rue)
2015 : Théatre Saint-Marie d'en Bas et la place d'en face  (au centre de la rue)

2015 : Théatre Saint-Marie d'en Bas et la place d'en face (au centre de la rue)

Ancien couvent des Minimes ( construit en 1613) - Les plans de façade
Ancien couvent des Minimes ( construit en 1613) - Les plans de façade
Ancien couvent des Minimes ( construit en 1613) - Les plans de façade

Ancien couvent des Minimes ( construit en 1613) - Les plans de façade

Ancien couvent des minimes avant rénovation (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des minimes avant rénovation (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des minimes avant rénovation (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des minimes avant rénovation (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des minimes avant rénovation (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des minimes avant rénovation (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des Minimes - La réalité en 2015
Ancien couvent des Minimes - La réalité en 2015
Ancien couvent des Minimes - La réalité en 2015
Ancien couvent des Minimes - La réalité en 2015

Ancien couvent des Minimes - La réalité en 2015

2015: Place des Minimes

2015: Place des Minimes

2015: Entrée Nord de la rue Très-Cloitre

2015: Entrée Nord de la rue Très-Cloitre

Façades rue Servan

Façades rue Servan

Ancien couvent des Bernardines (Bibliothèque municipale de Grenoble)

Ancien couvent des Bernardines (Bibliothèque municipale de Grenoble)

2015 Rue Servan
2015 Rue Servan

2015 Rue Servan

Commentaires

M
Bonjour. très bel article. très intéressant. un beau blog. Vous pouvez visiter mon univers. lien sur pseudo. à bientôt. bises
Répondre
A
Merci pour ce post très instructif sur le quartier Très Cloîtres. Je me suis permis de récupérer quelques photos:<br /> http://www.tres-cloitres.org/?p=3186<br /> Cordialement<br /> Benjamin
Répondre
J
Bonsoir,<br /> pas de soucis, vous pouvez prendre les photos qui vous intéresse.<br /> C'est en partie en regardant votre site (bien documenté sur le quartier très-Cloitre) que j'ai créé ce post.<br /> cdlt,<br /> marius38600@yahoo.fr