Ancien port maritime de Grenoble
Aujourd’hui, l’activité fluviale qui sévissait à Grenoble, depuis le XIIème siècle et jusqu’au début du XXème siècle semble appartenir à un passé révolu. Au fil des ans, les souvenirs liés à cette activité ont disparu et à part quelques crochets d’arrimage le long de la via di Corato sur les quais de l’Isère, plus grand-chose ne subsiste.
XIIème siècle, l’Isère est la voie fluviale reliant le Rhône, le Sud et la Savoie jusqu’à Montmélian via Grenoble. Les temps sont difficiles pour les voyageurs et les routes terrestres peu sûrs (bandits, neiges en hiver, loups…). L’utilisation de bateaux sur l’Isère reste la solution la plus fiable pour le transport. Ce ne sont pas de gros bateaux qui effectuent les rotations sur la rivière mais des embarcations assez modestes à fond plat.
Dans le sens du courant la liaison Grenoble–Sud, le voyage est rapide (13 heures pour un Grenoble-Valence) mais le retour nécessite l’utilisation du chemin de halage avec attelages de bœufs (17 jours pour un Valence-Grenoble).
Les 2 rives de l’Isère sont desservies : sur la rive droite le port de la Roche vers l’actuelle porte de France et sur la rive gauche le port de la Madeleine (actuelle place de la Berulle) et le port de l’Aiguier (sur la place Saint-André, à la place du théatre municipal actuel). La flotte grenobloise a compté jusqu’à 340 unités au milieu du XIXème siècle.
Toute une intense activité économique dépend de cet axe vital : les matières premières (bois, blé, vin, fourrage, matériaux de constructions) sont débarquées tandis que tous les produits issus de l’industrie locale (Ganterie, tissage, clouterie, chapelerie puis orfèvrerie) sont embarqués.
Cette situation va perdurer jusqu’au milieu du XIXème siècle avec l’amélioration des routes, une nouvelle concurrence apparait. Dans un premier temps, la batellerie tente de s’adapter en testant le bateau vapeur. L’arrivée du chemin de fer à Grenoble (1858) assène le coup de grâce et peu à peu le transport fluvial grenoblois décline et disparait.
En 1929, s’éteint le dernier batelier Maurice Finet dit l’amiral et en 1957, l’Isère est retirée de la liste des rivières navigables. En dehors des clubs d’avirons, on ne voit plus guère d’esquif sur la rivière autour de Grenoble. IL faut descendre jusqu’à Saint Nazaire sur Isère (60 Km environ de Grenoble en direction de Valence) pour pouvoir effectuer un tour de bateau à aube sur l’Isère.
Cette page est inspiré de l’article paru dans Grenoble-Mensuel n°16 (Décembre 1993) écrit par Emmanuelle Le Goascoz.
Maurice FINET en 1914,dernier batelier en activité avec sa célèbre ancre expose au musée ( je ne sais plus lequel)