Quartiers ALLIES ALPINS BEAUVERT et VIGNY-MUSSET
Jusqu'à la fin du XIXème siècle , ce sont les champs et les fermes qui prédominent dans cet espace rural au sud du « lieu-dit « la Capuche et des remparts grenoblois (à partir de 1880) .
L'arrivée et le passage du chemin de fer à partir de la seconde moitié du XIXème siècle est l'amorce d'une industrialisation et d'une urbanisation.
A la fin du XIXème siècle c'est une caserne (Bayard) qui s'installe hors des remparts près de l 'embranchement entre les voies ferrées allant à l'Ouest et au Sud.
Durant le XXème siècle, ce secteur est abandonné à un développement « spontané » avec l'installation d'un nombre importants d'usines et d'entrepôts , la construction de villas en bandes ou en lotissements puis de barres et de tours, sans plan d'urbanisme ni d'ordonnancement global.
Aujourd'hui, ce « ventre mou » de l'urbanisation des quartiers Sud de Grenoble donne une impression de morceaux de banlieues accolés les uns aux autres au hasard des constructions, sans identité propre mais avec quelques beaux spécimens de l'histoire récente ( lotissements, Marché d'intérêt national, halles industriels)
Voies ferrées
Dans le passé , la création de la Grenoble-Montmélian (1864) avait permis de séparer le quartier des Alliés du quartier de la Capuche( Au Nord)
L'autre voie ferrée qui part vers Les Hautes-Alpes (Veynes) coupe le sud de la ville en 2 .Entre les grands boulevards et la frontière avec la commune d'Echirolles (rocade Sud), il n'y a que 2 ponts reliant le sud-Ouest ( Quartier du Rondeau, Quartier des eaux-Claires et cours de la Libération) à l'est de Grenoble ( Beauvert, Alliès,Alpins, Vigny-Musset et les autres quartiers comme Teisseire, Abbaye,Villeneuve....)
Au siècle dernier, Les sociétés implantées au Sud de la Capuche avaient créé un réseau de voies ferrées qui était rattaché au réseau PLM puis SNCF qui quadrillait le secteur pour desservir leurs hangars et entrepôts. Tout cela était géré par une association : le syndicat des embranchés de la Capuche.
Le detail des embranchements :
http://clode.chez-alice.fr/grecapuche.JPG
Les Activités économiques ayant fortement décliné après 1968 du fait du déplacement de 2,5km au sud de la voie ferrée Chambery-Grenoble, cela a eu pour conséquence le développement de friches qui servent aujourd'hui de réserves foncières à la ZAC Flaubert.
Ancien tracé de ka ligne SNCF Grenoble-Montmélian-Chambéry et ses alentours dont l'ancienne gare de triage (1960)
Voie ferrée actuelle (photo prise depuis les grands boulevards) qui sépare le quartier des eaux-Claires (Rue Sidi-Brahim), le quartier du Rondeau (Bande Abry) du Sud-Est de Grenoble
Quartier des Alpins (avenue Général Mangin) : voie ferrée abandonnée (et murée) qui reliait le marché d'intérêt national à la voie SNCF (direction Veynes)
Beauvert (avenue Général Mangin) : voie ferrée abandonnée (et murée) qui reliait NEYRPIC à la voie SNCF (direction Veynes)
Quartier des Alliés
Jadis, ses habitants le décrivaient comme le lieux-dits Labeye ou des Granges, nom présent sur les cartes de Grenoble depuis le XVIIIème siècle.
Il s'urbanisa à la fin des années 1920, près de la caserne Bayard et devint le quartier des « alliés » nom de la principale rue qui traverse d'Est en Ouest l'ensemble Alliés-Alpins.
Dès 1932, soucieux du développement de leur quartier et de leur cadre de vie, les habitants créèrent le « syndicat de défense des habitants du quartier des Alliés - Alpins », ancêtre de l’Union de quartier actuelle.
En dehors des lotissements et du parc , ce quartier est d'un ensemble d'entrepôts privés et publics( déchetterie Jacquard), des bâtiments de bureaux modernes ,insignifiants ( l'Alliance) et énergivores (au vu de leur conceptions) ainsi que de friches non résorbées en 2016.
Rue des Alliés
Elle fut ouverte vers 1925, à partir de l’élargissement d’une partie du chemin des Alpins . Son nom rappelle le souvenir de l'intervention des alliés lors de la 1ère Guerre mondiale
Caserne Bayard
Elle a été Construite sur 12 Ha vers 1890.
A la fin du second conflit mondial, le quartier fut rebaptisé quartier de REYNIES en mémoire du Chef de Bataillon SEGUIN de REYNIES (chef de corps du 6eme BCA bataillon des chasseurs alpins) résistant, arrêté le 6 Mai 1944 par la Gestapo et exécuté .
D’une capacité de 400 chasseurs alpins , elle rythmait la vie de cet endroit, avec autour des zones de fourrage et d’embouchage des chevaux.
Fermée et rachetée par la commune au début des années 1970, elle a été remplacé par le parc Pompidou et le quartier Reyniès Bayard.
Lotissement Reyniès-Bayard - Parc Pompidou
l’opération Reynies-Bayard,est née sur l’emplacement de l’ancienne caserne acquise par la ville dans les années 70.Ce petit quartier à l'architecture moderne banale, conçu par la municipalité Carignon et livré vers 1985 ,composé de pavillons et de petits immeubles ( 290 logements sur 4 Ha dont 50 logements sociaux) renvoie l'image d'un lieu tranquille resté à densité humaine, comme on en trouve dans certaines banlieues résidentielles . Entre ce lotissement et le quartier de la Capuche, le parc Pompidou (5,5 Ha) constitue le poumon « vert » avec quelques constructions (Hotel,gymnase) à ses abords.
Lotissement Les Granges ou Louvois Les Granges
Ce lotissement fut inauguré en juin 1933 par le maire de grenoble Léon Martin. Toutes les rues furent baptisées de noms d’écrivains, d’inventeurs, ou de généraux célèbres: Franklin /Jacquard / Charcot / Louvois / Drouot / Mangin, Balzac /Chateaubriand.
Ses 70 maisons typiquement grenobloises et de style art déco des années 1920-1930 mitoyennes ou indépendantes, avec des jardins profitèrent des avantages du béton moulé, spécialité de la région, dans la lignée de la Tour Perret (1925) ou du Garage hélicoïdal de Grenoble (1928).
Grâce aux avancées sociales issues de la loi (1928) du ministre du travail Louis Loucheur , des acheteurs aux métiers aussi divers que menuisiers, expert-comptables, dessinateurs industriels, sellier-bourreliers, artisans, ex soldats de 14-18, postiers, cheminots, cadres et commerçants purent acquérir ces villas à un taux attractif.
Quartier des Alpins
Ensemble hétéroclite de barres et bâtiments style cages à poules, d'entrepôts avec la présence du marché de gros (M.I.N) et de l'église de la paroisse du secteur(Saint Paul de Beauvert).
En 1938, il était prévu de déplacer la caserne Hoche dans le futur quartier des Alpins. La guerre rendit ce projet caduc
Ensemble Alpins
C'est un peu l'ancêtre de la Villeneuve mais d'une dimension plus réduite (500 logements). En 1955, un groupe de chrétiens de gauche militants (qui se retrouvèrent la plupart ensuite au PSU – parti socialiste unifié dont un des leaders national fut Michel Rocard) crée une coopérative (soutenue par le Secours Catholique et la société Bâticoop) pour bâtir un ensemble de logements. Ceux-ci commencèrent à être habité en 1960 et virent apparaître la 1ère MJC de Grenoble (maison des jeunes et de la culture) et un centre social, équipement alors rarissime dans Grenoble.
Plan de l'ensemble ( Bas du plan : terrains du MIN / Haut : ensemble des Alpins / rue en arc : rue Marquian)
Le marché d'interêt national (MIN) labellisé "Patrimoine du XXe siècle" en 2003.
Dans les années 1950, le système d'approvisionnement des marchés de la ville commençait à se gripper et provoquait la paralysie de la circulation en ville. La décision fut prise de créer un marché de gros mettant en relation producteurs et revendeurs selon le modèle en vigueur au niveau national ( M.I.N ou marché d'intérêt national). L'implantation d'un vaste bâtiment spécialisé (3Ha) regroupant hall de stockage et de vente, entrepôt frigorifique, locaux de mûrissement sur un terrain de 8 Ha avec facilité de parking et embranchement ferroviaire fut décidé dans le quartier des Alpins. Le M.I.N ouvrit ses portes en Octobre 1962.
En 1993, 100 000 tonnes de produits alimentaires étaient commercialisés par 75 producteurs et 25 grossistes pour 345 acheteurs réguliers ( source Grenoble Mensuel Oct 1993).
En 2015, le modèle économique du M.I.N subit de grosses turbulences. Certains producteurs préfèrent vendre en direct aux consommateurs sans passer par des intermédiaires et les centrales d'achats des grandes surfaces s'adressent directement aux grossistes.
Quartier Beauvert
Jadis, il était connu comme le quartier des glaires parce que le Drac inondait souvent cette zone plate et qu'il laissait de grosses flaques d'eau (des glaires en patois dauphinois) et du gravier en se retirant. Les travaux entrepris au milieu du XIXème siècle empêchèrent les inondations mais le nom de « glaires » est resté.
Il est composé d'une des plus grandes zones industrielles de la ville (en dehors de la presqu'ile) qui a pu se développer le long de la voie ferrée ( Grenoble-Sud de la France via les Alpes) et qui a prospéré grâce à elle, d'une caserne de gendarmerie ( à la place du parc à fourrage de l'armée),quelques lotissements et une petite ZAC de 3 Ha ( ZAC BEAUVERT).
Neyrpic
En 1917,la société NBPP Neyret-Beylier & Piccard-Pictet, devenue Neyrpic en 1948 et aujourd'hui Alstom fabricant de turbines pour centrales hydroélectriques s 'installe dans cette zone sur un terrain de 10 Ha.
Au début des années 1960 ; Neyrpic était le top des sociétés du secteur à Grenoble : 4000 salariés, des salaires moyens supérieurs à 20% par rapport à la moyenne grenobloise, un patron issu du catholicisme social. Mais la prise de contrôle de cette société par des acteurs économiques extérieurs à cause du manque de fonds propres de l'entreprise ont eu raison de ce petit monde. Le nombre de salariés ést redescendu autour de 2000 dix ans plus tard . Aujourd'hui Neyrpic (devenu Alstom Power Hydro environ500 salariés à Grenoble) n'est plus qu'un « morceau » du groupe Alstom.
Aujourd'hui, le périmètre ayant été largement réduit, une partie des terrains a été revendus à d'autres acteurs économiques :Siemens, Aubade, Boulangerie Pani.
1934 : Neyrpic assoit sa renommée
En 1929, la société des forces motrice de la Truyère decide de construire un gros barrage (barrage de Sarrans dans l'Aveyron – mis en service en 1934 ) qui nécessite de grosses turbines de tailles largement au-dessus des modèles produits par NBPP. Mais dans le cadre des réparations de guerre (1ère guerre mondiale) la France bénéficie de la technologie allemande à bas prix. Prudent, le client en achète 3 chez NBPP et 3 chez son concurrent allemand. Le jour du démarrage, le matériel NBPP démarra sans problème mais pas celui de l'allemand...Neyrpic commença à jouer dans la cour des grands.
Caterpillar
En 1963 Caterpillar ( fabrication de machines pour l'extraction et la construction) société américaine s'installe à proximité de Neyrpic en rachetant l'usine Richier (construction de tracteurs) et récupère par la même occasion du personnel qualifié pour la fabrication de ses machines.
Lotissements les glaires
Est ce que son nom a été conservé ? C'était pourtant le sien lors de son inauguration en 1935. Un ensemble de maisons et quelques voies privées rapidement municipalisées composent ce lotissement.
Quelques maisons grenobloise caractéristiques de l'époque art déco mais de moins bonne facture que le lotissement Louvois
Groupe scolaire Beauvert
Construction en 1964 ( la citroen traction avant présente -modèle coffre à roue- est antérieure à Juillet 1952)
Cité Beauvert
Anciennement, une cité où logeaient le personnel administratif et d'encadrement de la Viscose. Aujourd'hui après la disparition de cette usine et la vente des maisons à des particuliers, c'est devenu un lotissement.
Cité BEAUVERT : ancienne cité Viscose de Grenoble - GRENOBLE - la ville et sa région
1 -Plan de Grenoble en 1950 avec les 3 cités jardins au sud de la ville. 2- Sud de Grenoble en 1970. Au centre, le plus ancien rond-point de Grenobleet à sa droite, la cité Beauvert et à sa gau...
http://grenoble-cularo.over-blog.com/2015/02/cite-beauvert-ancienne-cite-viscose-de-grenoble.html
Clos d'or
Un petit ensemble sportif de quartier (Piscine , terrain de foot et parc), un lycée hôtelier,un frontal d'immeubles et de maisons le long de la rue des alliés et un petit groupe collectif vieillissant composent l'essentiel de cet îlot.
Parc Flaubert & alentours
Ce petit parc verdoyant de 3 Ha collé contre l'ancienne voie de chemin de fer voisine avec d'anciens entrepôts des pavillons et des immeubles vieillissants
ZAC Flaubert
Ce sont environ 2000 logements, 90 000 m² d'activités tertiaires, commerciales et artisanales ainsi que 6000 m² d'équipements qui sont attendus sur les 90 ha de la ZAC. Celle-ci reliera le quartier des Eaux-Claires (Sud-Ouest grenoblois) à celui de Teisseire (Sud-Est grenoblois) en suivant l'ancienne voie ferrée Grenoble-Chambéry. Envisagée comme une véritable coulée verte reliant le parc Pompidou à la Maison de la Culture cette dernière prévoit de ré-agencer ce territoire hétéroclite en terme de maillage de voirie de densification et de diversification de l'habitat.
Vigny-Musset
Ce quartier résidentiel est né sur une zone de 28 Ha anciennement tenu par de grandes entreprises industrielles et par un urbanisme commercial rappelant les bords de routes nationales à l'entrée des agglomérations . A partir de 1994, les bulldozers interviennent pour préparer le terrain et ce quartier se peuple dès 1995.Il a été conçu comme un assemblage d'îlots plus ou moins étendus, une sorte de réminiscence moderne de l'îlot hausmannien du XIXème siècle présent dans la partie « nouvelle ville » du centre historique de Grenoble (avec les parking en souterrains en plus) mais dans une architecture moderne sans relief et sans trop de couleurs. En 2004, le quartier est achevé et il compte 1500 logements dont 20% de logements sociaux peuplés de 4000 habitants environ pour un standing destiné aux classes moyennes. Un pôle universitaire de 3000 étudiants, 24000 m3 de bureaux destinés au rectorat ainsi que 6000 m3 de bureaux réservés aux PME-PMI, des commerces , des équipements collectifs (ecoles, ..) complêtent les équipements de ce quartier