Le projet Villeneuve (2/5) : MALHERBE (1967)
Malherbes centre de presse
Jusqu'au milieu des années 60, ce secteur de Grenoble, proche de l'ancien aéroport Mermoz mais isolées au Nord du centre de Grenoble par la voie ferrée Grenoble-Chambéry , avait conservé un caractère rural, avec une partie marécageuse, agrémenté de quelques fermes. Le Verderet, aujourd'hui complêtement canalisé dans des tuyaux souterrains traverse le quartier. Depuis 1954, la seule partie urbanisée , un ensemble mixte de pavillons et de bâtiments constituait le quartier appelé «quartier expérimental de la caisse d'épargne» (QECE).
Début 1964, Grenoble obtient les Xème jeux olympiques d'hiver. Avec l'importance acquise par les médias, l'accueil de l'ensemble de la presse écrite et audiovisuelle justifie la construction de locaux pour assurer le logement et l'activité professionnelle des journalistes (1500 journalistes de la presse et 1500 personnes pour la télévision, techniciens compris).
Le centre de presse, réparti en quatre groupes de langue (anglaise, allemande, française et russe) comprend une série de bâtiments à usage d'habitation et d'équipements sociaux correspondants. L'ORTF (ancien monopole français de la Télévision) occupe la partie nord de Malherbe . les écoles maternelles du quartier hébergent les services informatiques d'IBM et Gestetner, chargés de la diffusion des résultats et du traitement des informations des Jeux Olympiques. Un pôle de navettes et voitures individuelles avec 600 chauffeurs est à la disposition des journalistes et un héliport est construit le long de l’avenue Paul Claudel actuelle.
L'ensemble Malherbe est ainsi le 1er secteur détaché de la ZUP du Sud de Grenoble et est bâti sur un terrain d'une dizaine d'hectares à proximité du futur village olympique. L'architecte Maurice Novarina se voit confier sa construction. Grâce au procédé de préfabrication et avec la mobilisation jours et nuits de 600 ouvriers ,le projet est achevé en 18 mois entre mars 1966 et septembre 1967.
Naissance d’un quartier
A la fin des JO, les équipements sont reconvertis en un quartier bien équipé. Après quelques mois de travaux, place Charles Dullin, les appartements sont transformés aux logements sociaux tandis que ceux de la place Louis Jouvet sont mis en vente. Leur prix, les conditions de crédit, leur qualité en font une opération immobilière à succès. Le centre d’accueil devient un centre de loisirs pour les jeunes et le restaurant est transformé en garage ,les locaux techniques en groupe scolaire.
Le centre œcuménique Saint-Marc
construit en 1968, a pris la place d’une ancienne ferme transformée en chapelle et en centre paroissial commun aux catholiques et protestants et est le seul en France à être régi par une association loi 1901
La maison de la Culture : l’art des Jeux
André Wogenscky, disciple de Le Corbusier l’a conçue, André Malraux l’a inaugurée le 13 février 1968. Il en fit « la première Maison de la Culture du Monde ». Elle est aujourd'hui classée au label Patrimoine du XXème siècle.
Vue panoramique du quartier Malherbes debut 2000. Au 1er plan au centre la maison de la culture . A droite, l'ancien siège du Credit agricole. A gauche , l'ancienne voie ferrée Grenoble-Chambery devenue une piste cyclable et limite entre Malherbes et Le quartier de la Bajatières
Le plan Bernard
Il prévoyait le centre d’affaires de Grenoble au sud sur la place des États Généraux (secteur de la MC2). L’arrivée des Jeux Olympiques redistribua les cartes et l’avenir du quartier Malherbe. En 1965, à trois ans des Jeux Olympiques, Hubert Dudedout devient maire et retoque ce plan d'urbanisme. A Malherbe, le projet Bernard, sur une dizaine d’hectares, prévoyait 633 logements, un groupe scolaire de 46 classes, un centre social, un garage…
Une relique de cet urbanisme de dalle prôné dans les années 60, sur ce qui devait être la place des États Généraux dans le plan d’urbanisme Bernard se trouve à l'entrée de la maison de la culture qui est surélevée de 6 mètres par rapport à l'avenue Marcellin Berthelot