Grenoble dans les années 50
07
mars
2022
Après la 2ème guerre mondiale, Grenoble compte environ 100 000 habitants auxquels s'ajoutent les quelques 40 000 banlieusards qui peuplent les communes avoisantes ( Echirolles, Seyssins, Seyssinet, Fontaine, Sassenage, St Egrêve, St martin le vinoux, La tronche, Meylan, St martin d'hères, Poisat, Eybens, Gières).
La coupure saillante Est-Ouest des anciennes fortifications devenues « les grands boulevards » divisent la ville en 2. Au Nord, le centre historique ( vieille ville , ville haumanienne, quartiers de la gare) et le quartier Berriat et ses alentours sont urbanisés depuis des decennies voir plus pour le cœur de la ville. Au sud, même si l'urbanisation avance à grands pas,il y a encore de nombreux champs et jardin ouvriers et l'aéroport Mermoz qui gêle une grosse partie du territoire.
Jusqu'à la fin des années 40, les choses ne changent guère. La France est encore soumis aux tickets de rationnement et Grenoble n'y échappe pas. Le pouvoir municipal est instable, des maires gaullistes, socialistes et même communiste se succèdent parfois sur des périodes très courtes.
La mutation rapide de la ville est sur les rails comme dans beaucoup de cités françaises au sortir de la guerre. Grenoble possède plusieurs atouts. Si la guerre a provoqué d'importantes destruction au niveau national, le potentiel industriel dauphinois a largement été épargné. Celui-ci emmené par une main d'oeuvre qualifée et compétente et des industriels animés d'un esprit conquérant, en relation étroite avec une universté en prise directe avec l'économie locale, vont accélérer le développement de la ville. Le site, entouré de montagnes va contribuer à booster l'attractivité de la ville.
Le véritable redémarrage s'effectue en 1951, date à laquelle la construction reprend de plus belle. De moins de 100 logements neufs par an , on passe à plus de 400 logements neufs par an et ce chiffre ira en s'aamplifiant au cours de la décennie.En 1954, Grenoble compte environ 115 000 habitants et en 1962, ce sera 155 000 habitants ( environ +35% en 8 ans).A la fin des années 50 , ¼ des habitants sont de vieille souche grenobloise, ¼ sont d'origine italienne et le reste vient d'un peu partout.
Ce dynamisme , au niveau économique et démographique ne se ressent pas au niveau politique. Certe, la situation s'est stabilisé en 1949, avec la prise de pouvoir municipal par le docteur Martin (1873-1967), socialiste, ancien compagnon de route de Paul Mistral,le maire batisseur des années 30. Mais le fringant militant de l'avant-guerre et l'ardent patriote de la 2ème guerre mondiale a laissé place à un vieil homme dont certaines décisions notamment urbanistique ( pas de plan de urbanisme) ne sont pas couronnées de succès comme dans les quartiers de l'expansion.C'est l'époque ou Grenoble grandit à la vas comme je te pousse, rues trop étroites, immeubles trop serrés, équipements communaux déficients.
En 1959, Albert Michallon (UNR-gaulliste) remporte au 2ème tour l'élection municipale avec 48,3% des voix face à une liste communiste (30,8% des voix) et une liste SFIO (socialiste – 20,9% des voix) et devient maire de la ville. Une ère s'achève et une nouvelle commence.
et derniers tramways en banlieue. Ici en 1950 à Fontaine (Drac rive gauche) dans le quartier Saveuil (croisement avenue Jean Jaurès et avenue du Vercors)
mais on y trouvait aussi un camping (remplacé par le stade Lesdiguières qui était le stade du club de rugby
des grenoblois en balade sur la rue Felix Poulat. Le jean et le survet' n'était pas de mise à cette époque