Grenoble pendant l'entre deux guerres 1920-1940
Année 1919. Le 1er conflit mondial vient de se terminer laissant la France exangue démographiquement . En plus des lourdes destructions dans le Nord et l'Est du pays, 1,4 millions de jeunes hommes ont été fauchés par les balles allemandes et plus de 3 millions ont été estropiés par les combats. Pour Grenoble , ce sont plus de 2000 jeunes qui ont payé de leur vie ces combats fratricides entre nations européennes. Néammoins Grenoble, ville située plus de 500 km des front n'a pas trop souffert matériellement des violences du conflit .
Paul Mistral (1919-1932)
C 'est au cours de cette année que, Paul Mistral ( Socialiste) est élu maire de Grenoble. Son grand dessein politique est de transformer Grenoble en une grande ville moderne. Classée forteresse militaire avec des remparts qui l'enserrent au Sud et à l'est , son corset de béton est complété par 2 rivières : le Drac à l'Ouest et l'Isère au Nord. Au Sud des remparts ( aujourd'hui les grands boulevards), une nouvelle ville s'est développé anarchiquement à l'écart du centre historique et menace la cohésion de la ville.
Dès 1920, il obtient le déclassement de Grenoble comme place forte.IL confie alors le développement et l'embellissement de la ville à André Jaussely, professeur d'urbanisme à l'école des beaux-arts.C'est le verrou constitué par les remparts Sud que souhaite faire sauter le maire. Parmi ces opposants les plus coriaces, les militaires , propriétaires des nombreux terrains qui bordent les remparts.
En 1923, il projette d'organiser une importante manifestation internationale autour de la houille blanche mais le choix du lieu pose problème : le polygone du génie ( devenu par la suite le parc Paul Mistral) et ses 825 mètres de fortifications qui le sépare du centre. La guérilla dure jusqu'à ce que la municipalité obtienne le décret ministériel qui consacre sa mainmise sur les 27 Ha du polygone.L'exposition internationale de la houille blanche en 1925 fut un grand succès et sera le point de départ de l'expansion de Grenoble vers le sud de son territoire.
Parallèlement , afin d'offrir aux classes défavorisées autre chose que des logements dans les « presque » bidonvilles des quartiers du centre ( St-Laurent, Très-Cloître, La mutualité , Brocherie et Chenoise, Montée de Chalemont - aujourd'hui rasés ou restaurés) ; il lance le 1er programme public à Grenoble de construction de logements à loyers modérés.avec la création d'une structure parapublique : l'OPHBM.
4 cités OPHBM sont construites sous ses mandats : cité du rondeau ( rasée en 1964 pour laisser place au quartier Mistral), cité des abattoirs ou jean Macé ( reconstruite en 2008), cité de la Capuche et cité de l'Abbaye.
C'est sous son impulsion que seront lancés d'autres projets importants comme le téléphérique de Grenoble, l 'aéroport Mermoz , le stade de football Charles Berty et la régie municipale des pompes funèbres.
Il meurt brutalement en Août 1932 à un mois de ses 60 ans.
Les successeurs ( 1932-1944)
En 1932, Léon Martin (1873- 1967) lui succède comme maire. il poursuit sa politique de socialisme municipal notamment en faisant construire de nouveaux logements sociaux(groupe Ferry, groupe Pierre LOTI….) . Le 29 septembre 1934, il inaugure un équipement de prestige pour la ville, imaginé par son prédécesseur, le téléphérique de Grenoble Bastille. En 1935, sa liste est battue aux élections municipales par une liste regroupant les radicaux et la droite. Il sera de nouveau maire entre 1945 et 1947 puis de 1949 à 1959.
Paul Cocat (1871- 1947) le remplace et poursuit l'œuvre de ses 2 prédécesseurs en aménageant les quartiers neufs du sud de la ville(Eaux-Claires, Capuche , Bajatière, Abbaye). En 1936, il commence les expropriations des riverains des fortifications de 1880 (remparts sud), afin de tracer les grands boulevards (inaugurés en 1943) qui sont baptisés deux ans plus tard des noms de Vallier, Foch et Joffre. La même année, deux équipements majeurs sont mis en service, le stade Charles-Berty (remplacé en 2008 par le stade des Alpes) et l'Aéroport de Grenoble-Mermoz (fermé en 1967). Paul Cocat poursuit l'urbanisation des grands boulevards avec la réalisation de quelques immeubles vers la place Pasteur, dont la Maison des étudiants, avant que n'éclate en 1939 la seconde guerre mondiale.
Il est reconduit dans ses fonctions après l'armistice de 1940 et eu la lourde tâche de gérer la ville pendant les occupations italienne ( Novembre 1942 à Juillet 1943) puis allemande (Juillet 1943 à Août 1944). A la Libération , il est remplacé par un membre du CDLN ( comité départemental de libération nationale)
Centre historique
téléphérique et Saint marie d'en haut avec vue sur Quartier st laurent et le reste du vieux Grenoble
Quartiers Ouest (Berriat, presqu'ile)
Autres quartiers
Palais de la houille blanche ( construit pour l'exposition de 1925 - rasé 1966) Quartier Exposition-Bajatière
Les ponts sur le Drac et l'Isère
Ancien pont de l'Ile verte -Hopital de la Tronche (reconstruit en 1990 pour faire passer la ligne B du tramway)
Pont metallique Fontaine - Grenoble sur le Drac ( remplacé par un pont en béton et devenu pont du Vercors)
Pont aux arches Fontaine- Grenoble sur le Drac ( Il remplace l'ancien pont suspendu depuis 1937 et été détruit par les allemands en 1944. Il a été reconstruit après 1945. Depuis 1987, les voitures ont été remplacées par les tramways de la ligne A.)
Dernier pont suspendu grenoblois reliant quartier St Laurent au reste du centre historique. Il est devenu piéton depuis le début des années 70