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GRENOBLE - la ville et sa région Plans, photos et images

Naissance d'une métropole

jean martin
La métropole grenobloise vue depuis le Pont-De-Claix en 1880. Au 1er plan lepont construit par Lesdiguières en 1610

La métropole grenobloise vue depuis le Pont-De-Claix en 1880. Au 1er plan lepont construit par Lesdiguières en 1610

Des débuts laborieux

Nous n'allons pas nous mentir , mais l'agglomération grenobloise n'est pas réputée pour la beauté de ses richesses architecturales. Ce n'est qu'en regardant les 3 massifs (Chartreuse, Belledonne et Vercors)  qui l'entourent que la beauté du lieu commence à nous toucher.Depuis des siècles, Grenoble fait dans le modeste et est longtemps restée retranchée derrière ses murailles.

 

Jusqu'au XIXème siècle, la collaboration entre différentes communes de la cuvette grenobloise est restée parcimonieuse. En 1826, le 1er pont sur le Drac reliant Grenoble et Fontaine n'est pas né de la volonté de coopération entre plusieurs communes pour traverser le Drac. C'est une ordonnance royale de 1825 autorisant sa construction qui permet à un groupe de financiers d'enlever l'adjudication du projet et de réaliser un pont enjambant le Drac moyennant une concession sur 100 ans.

 

Vers 1885,l'armée décide la création d'une ceinture de forts (Murier,4 seigneurs, St-Eynard, Comboire...) pour protéger le pays d'un éventuel envahissseur transalpin, autour de Grenoble sans que les différentes communes soient consultées. Mais l'Italie n'attaquera qu'en Juin 1940 sans pouvoir dépasser le col du Mont Cenis...

 

En 1919 ,une nouvelle loi oblige toute localité de plus de 10 000 habitants de concevoir un projet d'aménagement, d'embellissement et d'extension. Paul Mistral, le nouveau maire grenoblois élu en Décembre 1919 fait appel à un homme de l'art , Léon Jaussely pour établir un plan d'urbanisation de la ville avec de nouvelles infrastructures routières et ferroviaires conçues après concertation avec les communes limitrophes . Les fortifications sud de la ville tombent permettant de desserrer la ville vers le Sud .Et puis plus rien n'avance....

 

Aucune instance intercommunale n'émerge de ce plan malgré l'appui de la préfecture ni lors de sa relance en 1935. En 1942, c'est une levée de boucliers des communes de banlieue lorsqu'il est question d'une annexion pure et simple par la ville « centre ».

 

L'après-guerre

 

En 1947, le SIERG, syndicat intercommunal des eaux de la région grenobloise voit le jour .Grenoble et une partie des communes voisines :Echirolles, Eybens, Fontaine, Gières, Poisat, Saint-Martin-d'Hères sont les premières communes adhérentes. Grenoble le quitte un an plus tard. Pour le gaz et l'électricité, ce sera une régie municipale gaz electricité (RGE) pour Grenoble (devenu GEG en 1984) et EDF-GDF pour les autres.

 

Le terme d'agglomération apparaît en 1954 regroupant 7 communes de la 1ère couronne grenobloise puis passe à 13 communes en 1962.De 140 000 habitants ( 100 000 grenoblois) en 1946, on est passé en 1965 à 280000 habitants (160 000 grenoblois). L'ensemble de la banlieue proche commence à représenter une masse non négligeable et à faire le poids face à la ville « centre ».

 

Mais c'est avec le plan Bernard, initié par la municipalité Michallon (maire UNR de 1959 à 1965) qu'une ZUP réunissant 3 communes (Grenoble, Eybens, Echirolles) est créée et que le problème des infrastructures ( Autoroutes, rocades, voies ferrées, aéroport, ponts) revient sur le devant de la scène. Cela n'empêche pas des grosses banlieues comme Echirolles de choisir son propre chef architecte pour aménager sa partie de ZUP ou St martin d'hères de garder une certaine réserve face aux projets autoroutiers.

 

Les électeurs ayant remercié le docteur Michallon en 1965, la nouvelle municipalité élue (Hubert Dubedout – GAM/PSU/SFIO puis socialiste) réoriente ses choix vers un urbanisme social avec une volonté de coopération envers les communes environnantes en créant 2 structures, l'AUAG et le SIEPURG. Cela permet de donner les 1ère formes administratives et juridiques à l'agglomération grenobloise.

 

Il faut attendre la création du SIEPARG en 1973 pour qu'une véritable structure politique intercommunale réunissant 23 communes s'installe dans la cuvette grenobloise. En 1994 le SIEPARG se transforme en communauté de communes. Cette dernière prend le nom en 1996 de Grenoble-Alpes Métropole – la Metro –. En 2000, Grenoble-Alpes Métropole accède au statut de communauté d'agglomération.

 

Yalta à gauche

 

Si la 1ere mouture de la communauté urbaine grenobloise présentait une réelle cohérence géographique, à partir de 1995 ce sont des considérations géopolitiques qui priment.

 

Après la chute de la droite locale plombée par les affaires « Carignon », le parti socialiste (PS) qui a retrouvé les arcanes du pouvoir local possède trois prétendants Michel Destot , Didier Migaud et André Vallini. Ils se répartissent les rôles : Michel Destot devient maire de Grenoble, Didier Migaud maire de Seyssins (commune de la 1ère couronne grenobloise) prend la présidence de la communauté d'agglomération. et à André Vallini échoit le perchoir du département de l'Isère.

Comme D. Migaud est alors député de la circonscription Oisans – Vercors (Ouest et Sud de l'agglo avec l'Oisans), il pousse la Métropole vers le Sud dans “sa” circonscription. Ainsi, la communauté de communes du Pays de Vif (Le GuaSaint-Paul-de-VarcesVarces-Allières-et-Risset et Vif) en 2004 , intègrent la communauté d'agglomération tandis que Montbonnot bordant la limite Est et sur laquelle est installée la moitié d'Inovallée , la silicon valley grenobloise est exclue. La Métropole est née d’un Yalta politique à gauche sans cohérence avec des bassins de vie.


 

La seconde fiction, c’est que Grenoble (30% des habitants, 25% des sièges) compterait comme n'importe quelle petite commune de la métropole. Dans les apparences, le pouvoir est exercé par un élu de banlieue, héritage des années 70 quand les élus de la ceinture rouge (Fontaine, Echirolles, St Martin d'hères et Le Pont-de -Claix jusqu 'en 2008) donnaient leur accord en échange d'une présidence non-grenobloise. Dans les faits, le grand frère grenoblois détient les manettes comme le pouvoir soviéto-russe avait l'ascendant sur tous les petits états d'Europe de l'Est à l'époque du rideau de fer.


 

Elargissement


 

A partir de 2010, le Yalta de gauche se délite. Didier Migaud abandonne Grenoble au profit d'un poste prestigieux (président de la cour des comptes nommé par Nicolas Sarkozy) à Paris. Michel Destot abandonne le poste de maire en 2014 et est balayé lors des élections législatives de 2017. André Vallini perd la présidence du conseil départemental en 2015 au profit du républicain JP Barbier.

2 nouvelles forces politiques sont apparues dans la métropole. Tout d'abord la prise de pouvoir par une alliance inédite rouge-verte de la ville-centre en 2014 lui permet de prendre le contrôle de la métropole. Puis en 2017, l'irruption de la candidature d'Emmanuel Macron à la présidentielle a vu le parti dont il est issu (LREM) souffler la plupart des sièges de députés dans l'Isère (sauf l'ancien siège de Didier Migaud qui est resté socialiste).

Entre 2004 et 2012 , l'étendue de la communauté d'agglomération bouge peu. Une commune sort (2005 Bresson) et 2 petites communes rentrent dans le club (2009 Venon,2012 Miribel-Lanchatre).

L'absorption de la métro de 2 petites communautés de communes satellites à la métro porte le nombre d'habitants à près de 450 000 avec une nébuleuse de 49 communes sur 540 km2 ce qui permet à l'agglomération de rentrer dans le club des « grandes » métropoles avec les avantages qui en découlent.


 

Grenoble dans le département de l'Isère

Fractures territoriale entre bas et hauts revenus. Isère "bourgeoise" ( Métropole lyonnaise et grenobloise , stations de ski) versus Isère "populaire" (Zones rurales,petites villes et banlieues rouges grenobloise)

Fractures territoriale entre bas et hauts revenus. Isère "bourgeoise" ( Métropole lyonnaise et grenobloise , stations de ski) versus Isère "populaire" (Zones rurales,petites villes et banlieues rouges grenobloise)

Territoire de la métropole (en rouge) dans le département de l'Isère

Territoire de la métropole (en rouge) dans le département de l'Isère

Evolution de la métropole

La 1ère couronne grenobloise en 1954

La 1ère couronne grenobloise en 1954

La métro en 1994

La métro en 1994

Grenoble (en rouge) et la métropole en 2014

Grenoble (en rouge) et la métropole en 2014

Vues de la métropole

Nord de la métropole. Sassenage et Fontaine au 1er planpuis Mont Rachais avec la Bastille au milieu de la photo

Nord de la métropole. Sassenage et Fontaine au 1er planpuis Mont Rachais avec la Bastille au milieu de la photo

Vue depuis le Sud de la métropole. Au fond Massif de la Chartreuse et complêtement à droite , la dent de Crolles

Vue depuis le Sud de la métropole. Au fond Massif de la Chartreuse et complêtement à droite , la dent de Crolles

Vue depuis la tour sans venin (Seyssinet-Pariset -bas du Vercors)

Vue depuis la tour sans venin (Seyssinet-Pariset -bas du Vercors)

Vue depuis St Nizier (Vercors)

Vue depuis St Nizier (Vercors)

Vue depuis St Nizier (Vercors) en haut du Moucherottes (1906 m). La vallée plate au fond est le Haut-Grésivaudanet le massif de Belledonne à droite de la photo

Vue depuis St Nizier (Vercors) en haut du Moucherottes (1906 m). La vallée plate au fond est le Haut-Grésivaudanet le massif de Belledonne à droite de la photo

Vue depuis la Chartreuse(au fond , les balcons de Belledonne). La rivière qui coule est l'Isère

Vue depuis la Chartreuse(au fond , les balcons de Belledonne). La rivière qui coule est l'Isère

Autre vue depuis la Chartreuse(au fond , Massif du Vercors avec le Moucherotte)

Autre vue depuis la Chartreuse(au fond , Massif du Vercors avec le Moucherotte)

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