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GRENOBLE - la ville et sa région Plans, photos et images

les gantiers de Grenoble

jean martin

Les débuts de la ganterie

 

La ganterie est une industrie très ancienne à Grenoble, puisqu’on fabriquait des gants dans le Dauphiné depuis le Bas Moyen Âge. Les traditions et les secrets du métier étaient transmis de père en fils et le gantier d’alors était maître de tout le processus. Il achetait ses peaux, puis s’occupait de les mégir et de les teindre, avant de les transformer en gants plus ou moins bien coupés, cousus à la main.

 

La révolution faillit emporter le gant grenoblois car le port de celui-ci identifiait l'aristocrate. Heureusement, les affaires reprirent car le gant revint en grâce avec la convention (A partir de 1795) qui lança la mode du gant court puis l'impératrice Joséphine(épouse de l'empereur Napoléon 1er) qui adopta le gant passe-coude remontant jusqu’à mi-bras.

 

L’industrie gantière entre dans son âge d’or grâce à une invention en 1838 de Xavier Jouvin, qui permet d’avoir un procédé mécanique pour la découpe des gants : la main de fer. Xavier Jouvin, né dans le quartier Saint-Laurent, crée une classification générale des mains. Il détermine l’extension de la peau nécessaire à la mesure d’une main, qu’il s’agit de ganter exactement, et établit trente-deux modèles pour sa main de fer.

 

Grenoble capitale mondiale du gant

 

Le gant grenoblois atteint son apogée entre 1850 et 1914 car le gant grenoblois n'est pas seulement distribué en France mais s'exporte aussi au Royaume-Uni et en Amérique du Nord. En 1870, 60 % des gants produits par les ateliers grenoblois (1 million de douzaines de paires) partent outre-Manche. Certaines rues à la limite des quartiers de l’Aigle et St Bruno où se concentrent quelques grosses ganteries (Vallier, Perrin, Fischl) prennent les noms de villes où s’exportent les gants : Paris, New-York, Londres ou Boston.

 

La ganterie participe largement au décollage économique de la ville. Une famille sur deux vit de cette activité si bien que le nombre d’ouvriers devient insuffisant à partir de 1860 .On fait alors venir de Naples et de Millau (autre centre de production français du gant) des gantiers spécialisés dans la fabrication de gants en chevreau. Les entreprises se multiplient jusqu’à atteindre 180 ganteries, plus une dizaine de mégisseries et une vingtaine de teintureries en peau à la fin du Second Empire. Ce record coïncide avec celui des couturières et brodeuses (30 000), tandis que les coupeurs culminent un peu plus tard à 3 800 personnes (1893), avec une production de 1,5 million de douzaines de paires de gants !


 

Vie dans les ganteries


 

Le patron gantier fut longtemps un fournisseur de travail à domicile pour les femmes. Mais progressivement des ateliers urbains apparaissent dans les quartiers récemment englobés dans l’enceinte militaire, tel que Berriat - Saint Bruno. Le travail se déroule dans de vastes locaux lumineux et propres, car il nécessite de bien voir et de garder les peaux immaculées.

 

Le passage à l’usine est relatif et les ateliers familiaux restent nombreux car seulement 8 établissements sur 83 font travailler plus de 100 personnes. Le nombre de travailleurs à domicile est comparable à celui des ouvriers présents en atelier. L’outillage d’un coupeur, peu onéreux, rend l’installation aisée et les petits ateliers en sous-traitance permettent aux gros fabricants d’absorber les fluctuations du marché à la baisse comme à la hausse.

 

Parallèlement l'essor du mutualisme que connaît à Grenoble vient des premières sociétés de secours mutuels constituée en avril 1813 à l’initiative des ouvriers gantiers. Même s’il ne concerne pas tous les ouvriers à ses débuts, ce modèle social constitue le socle des futurs systèmes de prévoyance des salariés.


 

Fin de la ganterie grenobloise


 

La ganterie grenobloise est un un produit de luxe destinée à une clientèle internationale et fortunée. Le secteur se concentre et les grosses ganteries (Perrin, Vallier, Reynier, Fischl) intègrent tout le processus industriel depuis le tannage de peau jusqu'à la distribution finale. Limité par l'étroitesse de ce marché, affectée par les guerres et la perte des marchés anglo-saxon, les crises et les modes incessamment changeantes,l’industrie de la ganterie Grenobloise décline. Malgré un redémarrage après-guerre (1946-52) autour de 100 000 à 150 000 paires vendues elle s'effondre face à la concurrence étrangère notamment italienne qui vend beaucoup moins chère. A partir de 1960 elle se marginalise complètement.

 

En 2019, Il ne reste plus que 2 artisans gantiers dans Grenoble

Anciennes ganteries dans le quartier Berriat et quartier de l'Aigle

 

Tous les anciennes ganteries sont toujours existantes . Souvent converties en appartements

Ganterie Vallier au 1er plan - Usine Valisère au milieu de la photo

Ganterie Vallier au 1er plan - Usine Valisère au milieu de la photo

Ganterie Vallier dans les années 1970

Ganterie Vallier dans les années 1970

Ganterie Vallier dans les années 1970

Ganterie Vallier dans les années 1970

Ganterie Vallier en 2017

Ganterie Vallier en 2017

Ganterie Fischl

Ganterie Fischl

Ganterie Fischl en 2019

Ganterie Fischl en 2019

Ganterie Fischl en 2019

Ganterie Fischl en 2019

Ganterie Perrin en 2019

Ganterie Perrin en 2019

Autres anciennes ganteries

Plan ganterie Reynier en 1888 ( Bd Gambetta entre Avenue Alsace -Lorraine et Avenue Felix Viallet

Plan ganterie Reynier en 1888 ( Bd Gambetta entre Avenue Alsace -Lorraine et Avenue Felix Viallet

Ganterie Reynier

Ganterie Reynier

Les ateliers

les gantiers de Grenoble
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Commentaires

L
Bien le bonjour,<br /> <br /> Article très intéressant sur un objet important du patrimoine Grenoblois. <br /> Je me suis permis de reprendre votre article et de le rédiger de nouveau à ma façon, pour mon site internet. Il sera publié ce lundi 27 avril.<br /> <br /> Merci à vous.
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