Les Débuts de l'automobile et la fin des chevaux
Chevaux et automobiles
Au fil des siècles, la traction animale demeura le moyen de locomotion terrestre le plus rapide à la disposition de l'humanité. La voile alliée à la force du vent a pu s'imposer sur les routes maritimes mais resta inexistante sur terre ferme en dehors des chars à voile sur les plages du Touquet. Sous nos contrées , chevaux, bourricots, mulets et bœufs étaient les rois du pavé. En d'autres lieux, chameaux, dromadaires , éléphants voire chiens de traîneaux étaient les fidèles compagnons de voyage des hommes.
Dès la fin du XVIIIème siècle, d'autres moyens de locomotion apparaissent. Si la voiture à vapeur de monsieur Cugnot reste anecdotique (France – 1770), la locomotive sur ces rails d'acier devient le fer de lance de cette nouvelle façon de se déplacer. Rapidement , les diligences en concurrence frontale au train disparaissent et ne subsistent que sur les parcours négligés par le rail.
A Grenoble vers 1880, les premiers transports en communs sont hippomobiles (cars Ripert) mais sont rapidement remplacés par les 1er tramways à vapeur puis électriques.
Vers 1890, les 1ères voitures font leur apparition sur le marché du transport mais ce sont encore des véhicules largement inspiré des calèches auxquelles on a rajouté un pseudo-volant et un moteur pour éliminer les chevaux à crottins. Elles sont fabriqués artisanalement, d'un confort sommaire, d'une fiabilité relative et assez cher. Mais l'envie de nouveauté aidant, le processus est enclenché.
A Grenoble , à l'aube de l'année 1900, c'est un certain Monsieur DUCHEMIN(1) , peaussier de profession qui acquiert en premier ce véhicule bruyant et polluant. Rapidement d'autres se joignent au mouvement. En 1911 , le premier service de taxi automobile s'organise et les conducteurs de fiacres sentent le vent du boulet. Les pompiers acquièrent leur 1ère motopompe automobile et la mairie achète une arroseuse municipale motorisée. ça commence à sentir le roussi pour les canassons et autres bourricots.
(1) Paul DREYFUS, "Grenoble" page 178 (Edition FAYARD 1980)
Dans les années 20, la multitude de petits constructeurs automobiles en France se conçoivent comme les start-up du début du XXème siècle. En une trentaine d'années la carriole bringuebalante motorisée se transforme en élégant véhicule intégrant les nouveautés technologiques de l'époque. Symbole d'une nouvelle liberté et devenant abordable financièrement aux classes moyennes CSP+ de l'époque, l'automobile et son pendant en transport collectif (autobus et autocars) taillent rapidement des croupières aux vétustes tramways urbains et suburbains. Dès les années 30, les lignes de tramways qui avaient conquis en leur temps le moindre chef lieu de canton rural se mettent à fermer, largement disqualifiées par la concurrence du transport automobile sur pneumatique.
Au temps des chevaux et des diligences
Les 1ères voitures
Une camionette sort de chez Valisère (quartier de l'Aigle) Site aujourd'hui rasé et transformé en parc
Croisement cours Berriat - Blv Gambetta - Le magasin l'Ascenseur a existé jusqu'à la fin des années 90
Les voitures entre les 2 guerres
A coté du monument des diables bleus (parc Paul Mistral) . La voiture à gauche est une citroen Traction avant ( 1er modèle sorti en 1934)
Les 1er autocars
On achève bien les chevaux
Si le cheval s'efface peu à peu en ville, ce n'est pas le cas dans les campagnes. En 1926 l'écurie est encore une pièce centrale de la ferme et plus de 3 000 000 de chevaux et mulets (2) sont encore aux champs sans compter les bourricots et les bœufs. Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que le tracteur remplacera l'animal dans les champs.
(2) Pierre MIQUEL, la France et ses paysans page 127
Pour le fun , une carriole à cheval place Maisonnat à Fontaine (2018). Sympathique pour faire le tour du quartier un peu comme un tour de manège. Pour la conduite urbaine journalière, ça ne va pas remplacer une automobile ou un vélo. Pas de clim ni de chauffage, confort spartiate et visibilité difficile pour se garer et traverser les carrefour. Mais pas d'émission de gaz en dehors du pet de cheval, pas de vignette crit'air et pas de contrôle technique , juste un contrôle vétérinaire