Grenoble libérée (1944-45)
Libération de Grenoble
Le 15 août 1944, les troupes alliées ont débarqués en Provence. Aidée par la Résistance, l'armée américaine rejoint Grenoble en seulement sept jours au lieu des trois mois prévus. Grenoble est libérée sans combat le 22 août. Les Allemands qui le mois précédent comptait 15 000 hommes équipés de blindés, avions, canons, mortiers ont évacué la ville pendant la nuit.
Les maquis qui contrôlent dépuis le 21 Aout la périphérie , entrent dans Grenoble à l'aube du 22. Dans l'après midi, un bataillon motorisé américain renforcé de maquisards affronte des allemands à Le Pont de Claix puis entre dans Grenoble. Mais les combats ne sont pas terminés. Des obus tombent sur la ville, tirés depuis Gières et Domène. Le 24 août, américains, maquisards et jeunes grenoblois ayant récupéré des armes abandonnées par les allemands donnent l'assaut, s'emparent des batteries d'artillerie et font 400 prisonniers. C'est deux jours plus tard qu'au Polygone ; chemin des Buttes (renommé rue des Martyrs) que 2 charniers sont découverts.,En juillet la Gestapo y avait fusillé 48 personnes,
Grenoble libérée compte ses morts : 840 fusillés, plus de 2000 hommes tués au combat et autant de disparus, 1150 déportés dont la moitié ne reviendront pas.
Repli des allemands en Italie
Les troupes allemandes se replient en direction de l'Italie en passant par le Grésivaudan, la combe de Savoie , le val Gelon et la vallée de la Maurienne.
les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) l'AS (Armée Secrète) et les FTPF (Francs Tireurs Partisans Français) progressent rapidement en direction de la Savoie et harcèlent les forces Allemandes qui battent en retraite à travers la vallée de la Maurienne. Dès le 24 août 1944, les alliés atteignent Montmélian, puis Saint Pierre d'Albigny et enfin l'entrée de la Maurienne : l(confluent Arc -Isère).Les maquis de la Maurienne reçoivent l'ordre de leur prêter main forte en attaquant les convois allemands qui fuient vers l'Italie. 65 hommes venus de Grenoble équipés de mortiers américains appuyé par 'un bataillon de Tirailleurs marocains sont envoyés pour les aider.
Les éléments de l'armée allemande remontent difficilement cette vallée sinueuse et étroite par la RN6 et les quelques axes routiers secondaires. Le chemin de fer ne fonctionne plus suite aux destructions des installations de distribution de courant de traction et aux sabotages des voies. Les accrochages sont très nombreux . les Allemands. répliquent par de nombreuses représailles envers la population et par la destruction de villages et des nombreuses usines de la vallée. Ce sont plusieurs compagnies de troupes d'élite de l'armée allemande (Afrika Korps, S.S. et Génie) arrivées en renfort depuis l'Italie qui accomplissent ces destructions et atrocités pour couvrir lla retraite allemande.
Exemple de destruction à Grenoble : Les allemands font sauter le pont du Vercors Qui enjambe de Drac entre Grenoble et Fontaine
les allemands font aussi sauter le pont aux arches sur le Drac entre Grenoble et Fontaine à 200 mètres du premier
Le même pont en 1943 avant destruction. Il est en 2021 dans cet état là remis à neuf après la guerre
Destruction allemande à St Michel de Maurienne petite ville à 50 km du col du Mont Cenis et 120 kmde Grenoble
troupes marocains ayant aidés à la libération de la région . Ici, défilé de la 4ème division de montagne marocaine en Septembre 1944
Ultimes combats
Le front entre les alliés et les forces de l'axe (allemands et république sociale italienne se stabilise pendant 8 mois en Haute-Maurienne, La Savoie étant un front secondaire dans la bataille finale contre l'axe, les partisans reçoivent peu d'aide et Les Allemands occupent les cols alpins jusqu'au 25 avril 1945. Le 26, les Alpes-Maritimes sont entièrement libérées. Les troupes Françaises passent les cols, franchissent la frontière italienne et descendent dans les vallées italiennes. Ils avancent vers Turin mais ils sont stoppés sur ordre du commandement américain. Le 29 avril, les dernières poches de résistance allemande dans les Alpes françaises, près du col du Petit-Saint-Bernard capitulent
Préparation d'un coup de main le 28 Février 1945 au chalet de la Vacherie du Bas en Haute Tarentaise
Visite du Général De Gaulle
Le 5 novembre 1944, le général de Gaulle remet la Croix de la Libération à Grenoble. Sept grenoblois sont aussi faits compagnon de la Libération. Grenoble est également décorée de la Croix de guerre 39-45 avec palme.
La fin de la milice
Le 9 août 1944, la milice est dissoute par le gouvernement provisoire de la République.Environ 2 500 miliciens et leurs familles prennent le chemin de l’Allemagne et l’Italie. Les miliciens restés en France sont les cibles privilégiées de l’épuration spontanée ou“épuration sauvage” que pratiquent les FFI aux cours des combats de la Libération. De nombreux miliciens sont exécutés sommairement, parfois en groupe. C’est ainsi qu’à la fin août 1944, au Grand Bornand (Haute-Savoie), 77 miliciens sont exécutés après un jugement expéditif. L’épuration légale organisée par le gouvernement provisoire condamne aussi de nombreux miliciens à la peine de mort, à la prison ou aux travaux forcés.
A Grenoble,le 22 septembre 1944. Six miliciens sur les dix qui sont aux mains de la Résistance suite au coup de main exécuté en Juin 1944 par la compagnie du capitaine Stéphane ,sont condamnés à mort par une cour martiale et fusillés le jour même. Mais les avis sont partagés. La population réclamait le châtiment mais des résistants se refusaient à cette extrémité.. Première exécution légale de la Libération, celle de Grenoble s’inscrit toutefois à la lisière de l’épuration extrajudiciaire et judiciaire. Le choix du cours Berriat à Grenoble ne doit rien au hasard puisqu’en Août 1944, les Allemands y ont fusillé 23 patriotes. L’exécution des collaborateurs en ce lieu relève d’une volonté de réappropriation et de purification de l’espace local.