Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
GRENOBLE - la ville et sa région Plans, photos et images

Grenoble sous l'ancien régime (XVII ème siècle et XVIIIème siècle)

jean martin

La paix civile est maintenant revenu dans le royaume de France grâce à l'action du roi de France Henri IV et son ministre Sully. Dans le Dauphiné et à Grenoble, il délègue son pouvoir royal à François de Bonne, duc de Lesdiguières. Au début du XVIIème siècle Grenoble oscille entre 10 000 et 15 000 habitants.


 

Les Lesdiguières (XVII ème siècle)

François de Bonne (portrait ci-dessus) , devenu lieutenant-général du Dauphiné par la grâce du roi de France Henri IV repousse plusieurs invasions savoyardes en 1591 lors de la bataille de Poncharra, en 1597 à Fort-Barraux et en 1617. Bien qu'ancien huguenot, il a abjuré le protestantisme pour le catholicisme afin d'être promu connétable de France . Habile administrateur,Il décide de reconstruire les fortifications de Grenoble (incluant le site de la Bastille) et en profite pour embellir la ville (1593-1606). Cette opération englobe le quartier Saint-Laurent (rive droite de l'Isère, au pied de la Bastille) et conduit à la consolidation des ponts enjambant la rivière. Sa résidence personnelle deviendra l'Hotel de ville à partir de 1719 et jusqu'à 1967.Autour de Grenoble il fait construire un nouveau pont à Le-Pont-de-Claix (arche unique de 46 mètres et 16 mètres au-dessus du Drac) et un château à Vizille. Par une politique fiscale intelligente , il encourage la destruction des taudis et la création de nouveaux quartiers.

 

 

En 1673, Créqui, gendre de Lesdiguières, achève la deuxième enceinte fortifiée qui reste en l'état jusqu'à la révolution française. L'urbanisation de Grenoble et de ses environs reste ainsi, sans grandes modifications intra-muros. la peur du Drac et de ses inondations violentes découragent les populations à s'installer en dehors des remparts (même si les eaux de l'Isère baignent régulièrement l'intérieur des fortifications !). La saga de la famille Lesdiguières se termine en 1681 avec la mort du dernier descendant mâle de François de Bonne. Ils avaient reçu un Dauphiné agité et rebelle et un siècle plus tard ils rendent un Dauphiné certes assagi mais complêtement asservi à la couronne de France. Tous les droits acquis par les grenoblois grâce aux chartes accordées aux XIIIème siècle se retrouvent réduites à néant.

 

Malheureusement la concorde civile ne dure pas, le roi Louis XIV veut éradiquer le protestantisme dans le royaume. Si la religion réformée a séduit en 1600 environ 72 000 dauphinois, la contre-réforme catholique ne se fait pas attendre : édification de nombreux établissements ecclésiastiques (18 couvents, plusieurs églises) et scolaires dont un collège à Grenoble (devenu le lycée Stendhal) fondé en 1660 par les jésuites. En 1685 le roi révoque l'édit de Nantes de 1598 (qui autorisait le protestantisme dans le royaume) ce qui provoque l'émigration de 20 000 dauphinois à l'étranger.

 

Paradoxalement, la ganterie grenobloise profite de l'émigration des protestants en prenant l'ascendant sur la ganterie de Grasse car celle-ci étaient aux mains des protestants.

Plan de Grenoble avant la création du cours St André (aujourd"hui Cours Jean Jaurès qui devient cours de la libétation puis cours st andré  - 8,2 km en ligne droite)

Plan de Grenoble avant la création du cours St André (aujourd"hui Cours Jean Jaurès qui devient cours de la libétation puis cours st andré - 8,2 km en ligne droite)

Hotel Lesdiguières au XVIIème siècle à Grenoble

Hotel Lesdiguières au XVIIème siècle à Grenoble

Hotel Lesdiguières au XXème siècle (daujourd'hui ancienne mairie de Grenoble)

Hotel Lesdiguières au XXème siècle (daujourd'hui ancienne mairie de Grenoble)

Porte de France au XVIIème siècle (Grenoble)

Porte de France au XVIIème siècle (Grenoble)

Porte de France au XXème siècle

Porte de France au XXème siècle

Pont Lesdiguières à Le-Pont-De-Claix

Pont Lesdiguières à Le-Pont-De-Claix

Grenoble en 1600 (Photo Bibliothèque municipale de Grenoble)

Grenoble en 1600 (Photo Bibliothèque municipale de Grenoble)

Grenoble en 1650 (Photo Bibliothèque municipale de Grenoble)

Grenoble en 1650 (Photo Bibliothèque municipale de Grenoble)

Cours Saint-André (ouvert vers 1680)

Cours Saint-André (ouvert vers 1680)

Le siècle des lumières
 

Vers la fin du XVIIème siècle , c'est à l'initiative de Nicolas de Prunier, 1er président du parlement du Dauphiné seigneur de Saint-André qu'est créé le cours Saint-André qui traverse du Nord au Sud en ligne droite sur plus de 8,2 km la cuvette grenobloise mais en étant situé hors des remparts de la cité.

 

Au début du XVIIIème siècle le Dauphiné atteint 750 000 habitants avec une population essentiellement rurale et quelques filières industrielles (ganterie, textile et métallurgie) qui se structurent lentement. Grenoble avec environ 20 000 habitants vit essentiellement de son statut de capitale provinciale avec son parlement mais sans posséder les atouts économiques d'autres capitales comme Bordeaux, Toulouse, Nancy et surtout Lyon, la rivale régionale. Au delà de son bassin démographique, la ville n'a aucun poids et le Dauphiné peut être considéré comme une semi-colonie économique de la puissance lyonnaise.

 

Son statut de capitale régionale est même contesté par Valence qui possède sa propre université.Néammoins, grâce à une forte concentration d'élite intellectuelle, Grenoble reste un phare culturel avec notamment la création de la 1ère bibliothèque publique et de l'académie delphinale en 1772 (60 sièges au lieu de 40 pour l'académie nationale). C'est aussi grâce aux moyens économiques de cette élite que des artisans de renom comme les ébénistes de la famille Hache ou les faïences de La Tronche (très prospères pendant un siècle puis tombées dans l''oubli) ont pu émerger et être reconnus au niveau national.

 

Vers 1725, « la banlieue » de Grenoble se réduit à deux faubourgs au Sud des fortifications constitués de 290 maisons : le faubourg Saint-Joseph le long de la rue actuelle du même nom et le faubourg Très-Cloître dans l'actuel quartier Mutualité. En un siècle et demi (XVII et XVIIIème siècles) beaucoup de maisons ont été construites et reconstruites dans Grenoble mais les servitudes militaires (casernes, arsenal, enceintes) empêchent le développement de la ville. Les constructions sont entassées dans les quartiers anciens, et elles sont plus vastes et aérées dans les sites proches des enceintes militaires et des nouveaux hôpitaux construits à l'ouest de la ville (au Nord de la place Victor Hugo). A la veille de la révolution, on comptait plus de 20 habitants en moyenne par habitation.

Vue de Grenoble au XVIIIème siècle depuis le futur quartier de l'Ile verte

Vue de Grenoble au XVIIIème siècle depuis le futur quartier de l'Ile verte

Vue de Grenoble au XVIIIème siècle

Vue de Grenoble au XVIIIème siècle

Grenoble - Porte de France

Grenoble - Porte de France

                                                    Hotel Bucher -  rue Brocherie

                                                                           Montée Chalemont

                                                 Tour du Trésor - vestige ancien palais delphinal

Maison Vaucanson - rue Chenoise

Maison Vaucanson - rue Chenoise

Commentaires