(3/3) Quartier Chorier Berriat Saint-Bruno : Les bobos
Fin de l'histoire
Plusieurs évènements vont bouleverser la vie du quartier. Tout d’abord, le retour en 1987 du tramway qui traverse d’EST en OUEST le quartier en remontant le cours Berriat jusqu’ à l’estacade (ou la passerelle pour les « vieux » grenoblois). L’installation des rails du tramway a permis de passer d’une rénovation à minima à une revalorisation à grande échelle du quartier. La création du nouveau quartier Europole à la place du quartier de la Frise à partir de 1990 et l’émergence du pôle scientifique de la presqu’ile, démarré dès le milieu des années 50 autour du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) et du nucléaire, qui entraîna l’arrivée d’autres entreprises et institutions (CNRS, STMicroélectronics, Synchrotron, Minatec...), à la lisière nord du quartier Choriet Berriat Saint-Bruno, provoqua l’arrivée massive d’ingénieurs, cadres supérieurs ou techniciens cherchant à habiter sur place.
Le phénomène, désigné sous forme de gentrification(1) avec son avatar intellectuel, la boboisation déferla en quelques années dans le quartier. Cela se remarqua rapidement dans les écoles où le taux de familles prolétaires chuta rapidement de 80% et plus à moins de 50%.Progressivement, bien que conservant ses oripeaux ouvriers, le quartier se transforma en un quartier « bobo ». Avec 2600 euros par m2 (2015) en moyenne pour l’ancien et 3500 euros pour le neuf, il talonne, suite à une hausse de plus de 100% en cinq ans, les quartiers bourgeois de l’Ile Verte et de l’Hyper-centre. La limite bourgeois-prolo qui était au niveau de la voie de chemin de fer passa plus à l’Ouest, sur le Drac entre Fontaine et Grenoble. En 2010, la dernière friche importante du quartier le site Bouchayer -Viallet est devenue une zone mêlant également habitats, bureaux, et espaces culturels et de loisirs. En 2015, un nouveau projet immobilier (environ 300 logements sur 1,2 Ha) sur l’emplacement du site de production Raymond-Bouton est en projet. Néanmoins il reste un quartier « où il fait bon vivre, malgré tout » avec une population sensible aux thèmes écologiques,à voir avec le poids du vote Verts aux élections municipales (2008 : 30% des voix ; 2014 : plus de 50% des voix). La transformation de Choriet Berriat Saint-Bruno, est un bel exemple de boboï-sation d’un ancien quartier populaire et de disparition du monde ouvrier, parti sous d’autres cieux.
Les temps et l’époque ont changé. Pour beaucoup, la présence dans le quartier n’est qu’une étape, l’objectif étant de s’installer autour de Grenoble dans un pavillon avec jardin et de la place, chose devenu un luxe dans le quartier face à la densification dont le quartier est victime.Les mentalités aussi ont bougé, pas forcément en bien. A la solidarité corporatiste du monde ouvrier dans les usines s’est substitué un monde de « technos » diplômés (cadres tertiaires, ingénieurs, techniciens….) où règne un individualisme pour conserver sa place et son employabilité dans le monde économique issu de la mondialisation. Malgré la présence de quelques poches populaires comme les immeubles HLM en brique en face du palais de justice ou l’îlot maghrébin (une sorte de Barbès miniature) autour de l’arrêt Saint-Bruno, Les prolos, les petits jardins ouvriers, les cafés populos remplis d’ouvriers à six heures du matin dans le quartier, c’est aujoud'hui terminé….
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gentrification : « terme venant de l’anglais « gentry » désignant le processus par lequel le profil économique et social des habitants d’un quartier se transforme au profit d’une couche sociale supérieure
Plan et limite du quartier Chorier Berriat Saint Bruno (avant le retour du tram)
Le quartier actuellement
Le coeur du quartier : La place Saint-Bruno
Les théatres
Les Cinémas
Il n'y a en plus. Le dernier, cinéma Le Stendahl (angle rue Abbé Grégoire et Cours Berriat) a fermé vers 1985. Depuis, il n'y a plus d'autres solutions que d'aller au centre pour se faire une toile ou de rester devant son PC ou sa TV.
Cinéma L'Odéon ( années 30) devenu Cinéma le PAX (milieu des années 50) puis devenu Le Stendahl et le lieu en 2015
Les anciennes usines
Bouchayet-Viallet ( fabricant de conduites forcées destinées aux barrages)
Le site était tellement étendu qu'il est devenu un quartier dans le quartier après sa réhabilitation entre 2000 et 2010
CEMOI: (Ancienne usine de chocolat)
depuis la fermeture de la chocolaterie, c'est devenu un immeuble de bureaux d'entreprises
LUSTUCRU : Ancienne usine de fabrication de pâtes
Il ne reste que le portail d'entrée avec 2 batiments administratifs ( de chaque coté du portail et de l'autre coté de la rue). Le reste a été transformé en immeubles d'habitation et en parc.
Autres anciens bâtiments industriels
Quelques petites rues à l'intérieur du quartier
Chemin / allée des Tournelles avec une ancienne usine occupée en partie par l'association de mécanique auto Les Galapiats
Voie de chemin de fer 'ancienne limite entre les quartiers plus bourgeois du centre historique et l'ancien quartier ouvrier Chorier Berriat Saint-Bruno
Quelques petites curiosités
Une immeuble rococo entre les anciennes ganterie Perrin et Vallier à la limite du quartier de l'Aigle
Les parcs et espaces verts du quartier
Frontière avec Fontaine : Ponts et rivière
pont aux arches ur le Drac construit en 1938 en remplacement du pont suspendu.. La ligne A du tramway passe dessus .C'est la frontière naturelle entre le boboland du quartier Berriat et le cocoland de Fontaine (municipalité communiste depuis 1947).
Vue sur la montagne du Neron (à gauche) et du Rachais (à droite). Au milieu le colde Clémencières. Vue sur le pont automobile voisin. (qui a remplacé le pont aux arches pour la circulation auto en 1986). Un 3ème pont (en aval) dit pont du Vercors relie le quartier Berriat à Fontaine.
Les autre épisodes :