Quartier Chorier Berriat Saint-Bruno: un passé industriel qui ne passe pas
En même temps que l'essor de la ganterie grenobloise au milieu du XIXème siècle, de nouvelles industries apparaissent dans Grenoble et notamment dans le quartier Berriat, nouvel eldorado des entreprises en manque de place pour installer leurs usines. L'invention de la « houille blanche » ayant donné momentanément un avantage énergétique aux régions alpines, des activités anciennes (cimenteries, connaissent un renouveau tandis que des activités nouvelles connaissent un essor remarquable.
A coté du monde des gantiers et de l'ancienne bourgeoisie administrative, un nouveau monde entrepreneurial s'installe. Compensant leur faible surface financière par leur dynamisme et un savoir-faire technologique innovant, ces ingénieurs et techniciens , à défaut de créer des empires, montent de belles affaires. Les ouvriers s'installent en masse dans le quartier. De 9000 habitants en 1880 , le quartier passe à 15 000 habitants sur 60 000 grenoblois en 1906.
Ce monde industriel atteint son apogée entre les 2 guerres. Mais l'après seconde guerre mondiale est difficile. L'outil a vieilli et a été fortement endommagé. les marchés et la concurrence ont changés. De nombreux leviers de commandes ne sont plus à Grenoble. La plupart des sites ferment Seul échappe les sociétés qui ont su s'adapter aux marchés et garder leur indépendance comme Raymond Boutons qui a d'ailleurs conservé son siège social et son musée dans le quartier.
Les friches et les bâtiments industriels à l'abandon ont jalonnées le quartier pendant des décennies mais aujourd'hui, cet épisode est pratiquement soldé. Les vestiges ont été recyclés en appartements et en lieu de loisirs ont et les ruines disparues au profit d'immeubles tout beaux tout neufs.
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Usine Bouchayer-viallet. Les bâtiments sur les photos existent toujours mais l'usine a été fermé dans les années 70. Le site est resté longtemps sous forme de friche mais a depuis été transformé.'immeubles de bureaux et d'habitations). Les anciens bâtiments sont aujourd'hui des bureaux et un musée d'art contemporain (CNAC).
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Les ganteries - plusieurs grosses ganteries étaient installées dans le quartier. Elles furent à leur apogée entre 1850 et 1914 avant de décliner et de disparaitre du monde économique. Reste quelques beaux vestiges
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Usine textile Valisère - bâtiment, ouvrières arrivant à l'usine et atelier de couture (source musée Dauphinois)
Valisère : de la ganterie à lalingerie
Fondée en 1860 par Anne Octavie Perrin et ses fils, l’entreprise « Gant Perrin » rayonne à Grenoble et au‐delà de nos frontières pendant un siècle. Mais vers 1910, le gant de peau répond moins aux exigences de la mode. Valérien Perrin et Louis‐Alphonse Douillet – deux membres de la dynastie familiale – rencontrent alors aux États‐Unis le gantier Julius Kayser. Cet industriel féru d’innovations avait entrepris de diversifier sa production,fabriquer des sous‐vêtements, et utilisait un tissu d’une technologie nouvelle, le jersey indémaillable. L’idée de lancer une lingerie d’acétate à Grenoble arrive à point nommé en 1913.
Valisère installe en 1913 une usine proche de celle du Gant Perrin. Le site va se développer considérablement pour devenir une usine intégrée regroupant : tissage, teinture, coupe et couture, finition, recherche et qualité, services commerciaux et administratifs. Depuis l’arrivée du fil nu jusqu’à l’expédition, tous les articles confectionnés portent la fameuse « marque du trèfle », héritée du Gant Perrin. En 1935, l’usine, installée rue de New‐York emploie un millier de personnes , dont une majorité de femmes.
Après des restrictions de personnel, l’entreprise quitte en 1989 les bâtiments historiques pour s’installer à la place de La Viscose à Échirolles avant de fermer définitivement.
En 1993, la démolition du site laissera place à un parc urbain.
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Les établissements JOYA
LES ETABLISSEMENTS JOYA ont été Fondés en 1848 à Vizille par Charles JOYA et fabriquaient des appareils de chaudronnerie. Ils furent transférés à Grenoble pour développer leur activité. Aidé par son fils Joamy, il installa la première conduite forcée accrochée à flanc de montagne, participant ainsi à l’essor de la houille blanche.
Régis JOYA, son petit-fils, apporta, de très fortes transformations aux usines : 400 employés occupaient une superficie de 17 000 m² entre la rue Nicolas Chorier et la rue d’Alembert et Abbé Grégoire à Grenoble et l’entreprise fut rapidement transformés en société anonyme.
Emile ROMANET : inventeur des allocations familliales
Emile Romanet (1873-1962) était le directeur de cet établissement et fut l’inventeur des allocations familiales. En 1889 on travaillait 11 à 12 heures par jour y compris le samedi et 5 heures le dimanche, il n’y avait pas de congés payés. Directeur des établissements JOYA à l’âge de 22 ans, le souci de sa vie etait le bien-être de ses ouvriers. Vers 1900, M. Joanny JOYA patron d’avant-garde créa une société de secours mutuel puis une mutuelle-décès. E. Romanet comprit que son patron pouvait aller plus loin. En 1906 un conseil d’usine fut fondé. Il associa les ouvriers ayant 20 ans de présence de l’entreprise, vus comme des « sages » parmi leurs confrères, qui comptaient sur eux pour entretenir l’esprit d’usine. En 1908 les ouvriers sont intéressés sur les économies obtenues à l’exécution de travaux.
A la mort de Joanny JOYA en 1910, son fils Régis laissa E. Romanet continuer l’évolution sociale de l’entreprise. Il organisa l’apprentissage. Il créa la Ruche Populaire avec en particulier des primes au berceau, au loyer, à l’épargne, sur l’honneur sans intérêt, une caisse-dot aux jeunes mariés, aide aux vieillards, mutuelle jeunesse, mutuelle décès. Une salle de lecture fut ouverte, un mensuel fut édité à partir de 1919 qui tira à plus de 10000 exemplaires. Plus tard la Ruche Populaire devint l’Université populaire Saint Bruno.
E. Romanet convaincquit R. JOYA d’accorder une bonification de salaire aux chefs de famille. Les Allocations familiales sont nées. L’idée de génie de E. Romanet en accord avec R. JOYA dès 1918 est la distribution des Allocations familiales par une caisse de compensation créée par le syndicat patronal de l’Isère. Cela va donner un élan à l’institution naissante que sont des Allocations familiales. E Romanet a eu aussi ses ennemis qui le trouvaient austère et moralisateur.
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Usine de chocolat CEMOI Elle a été fermée au milieu des années 70. Le bâtiment a été conservé et abrite de nombreuses PME.
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Usine de pâtes LUSTUCRU sous différents angles et à différentes époques . Elle était situé à la limite Sud du quartier et a été fermée en 1989. Quelques pavillons administratifs ont été conservés et rénovés puis vendus sous formes d'immeubles de logements.
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Autre industries agro-alimentaires
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