Centre historique (1/5) : Bastille, Quartier Saint-Laurent et Esplanade
Ce post, consacré Grenoble rive droite de l'Isère se décomposent en plusieurs chapitres :
- La Bastille
- Fort Rabot
- Jardin des dauphins
- Esplanade porte de France
- Quartier Saint-Laurent
- Sainte marie d'en haut
- Montée Châlemont
- Rénovation Quartier Saint-Laurent
La Bastille
La Bastille est située à 476 mètres d'altitude sur le Mont Rachais dernier contrefort à l'extrême sud du massif de la Chartreuse. Situé sur la rive droite de l'Isère , c'est le seul »quartier » grenoblois en altitude et pratiquement dépourvu d 'habitants. Son nom provient du fort militaire surplombant de 264 mètres le reste de la ville de Grenoble. Accessible par un téléphérique, à pied ou en voiture, la Bastille, est le premier site touristique grenoblois avec environ 600 000 visiteurs par an.
le Mont Rachais, est comparable à une épée qui surplombe l’Isère, pointée au cœur de Grenoble. Un ennemi qui s’installerait sur la Bastille tiendrait la ville à sa merci. Et cette éventualité est d’autant plus forte que jusqu’en 1860 la frontière entre le Dauphiné et l’Italie passait par la Chartreuse.
En 1590, c'est en installant un canon sur le mont Rachais que Lesdiguières et ses hommes contraignent Grenoble à capituler .En bon défenseur du pouvoir royal et des intérêts français face aux ambitions savoyardes, Lesdiguières entreprend la construction de fortifications capables de résister à l’artillerie. En 1591,pour parfaire la défense une redoute occupe le sommet, reliée ensuite vers l’est et l’ouest de la rivière et aux nouvelles portes de la ville ; la porte Saint-Laurent et la Porte de France. Les travaux s’achèvent vers 1620.
Mais l’artillerie améliore rapidement ses performances, l'enceinte devient rapidement obsolète. En 1692, Louis XIV mandate Vauban pour revoir la défense de la ville. Vauban concocte deux projets, un pour la ville et un pour la Bastille. Le projet pour la ville est partiellement réalisé, le projet pour la Bastille n’a jamais eu un début d’exécution. La Bastille actuelle a été construite durant la première moitié du 19ème siècle sous l'égide du Comité du génie à Paris, présidé par le Général Haxo. Les travaux sont réalisés entre 1823 et 1848.
Durant le 20e siècle, la valeur militaire de Grenoble devient secondaire et la fonction défensive de la Bastille décline.au profit d'une vocation touristique grâce à l'ouverture du téléphérique en 1934 et la création de chemin balisés .
En 1970, l'armée cède de façon définitive la bastille à la ville.
Une partie des fortifications . On peut y passer en montant à la Bastille par le jardins des dauphins
Le téléphérique desservant la Bastille avec une des 2 verrues modernes (l'institut Dolomieu désaffectée depuis plusieurs années) . A Grenoble, même sur le site exceptionnel qu'est la Bastille, on est toujours capable de faire du moche avec du moche
Fort Rabot
Le fort du Rabot a été construit entre 1840 et 1847 sur les flancs du Mont Rachais lors de la remise à jour des fortifications effectuées par le général Haxo.
Dès la fin des années 40, cent ans après sa construction, l’armée cède le bastion militaire. En 1952, le Rabot devient cité universitaire. L’Université construira entre 1960 et 1965 3 autres bâtiments: Vercors, Chartreuse et Nouveau Barbillon
Depuis 1989, l’ensemble des ouvrages militaires de la Bastille, dont les bâtiments du Rabot, sont inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
L'envers du décor début des années 2010. A l'arrière dus bâtiments historiques, 3 bâtiments modernes construits dans les années 60
Et la fameuse route en zig zag qui part du quai Perrière et qui dessert le Fort Rabot et la Bastille avec ses virages en épingles et ses pentes à 14 ou 15%
Jardin des Dauphins
Ce parc est accroché aux premières pentes du Rabot et son entrée est situé entre l'Esplanade / porte de France et le début du quai Perrière. A l'origine , c'est un rocher entièrement nu qui fut acheté en 1785 par un riche négociant, Jean-Baptiste DOLLE et qui a grands frais l'emmenagea en luxueuse résidence agrémenté de jardin. Mais la révolution passa par là , la famille Dolle s'exila et ses biens furent confisqués. Une partie du lieu fut transformée en carrière et les fortifications du général Haxo bouleversèrent l'état des lieux en 1832.
C'est en 1901 que la ville racheta les lieux. La restauration du jardin date de 1909 grâce à l'action du syndicat d'Initiative avec le concours des hôteliers de Grenoble
Esplanade
Vaste parallélogramme (97 m X 342 m) créé au XVIème siècle, l’esplanade servait de champ de tir aux soldats. Peu à peu, des fêtes populaires accueillant cirques et forains y sont organisées. A la fin du XIXème siècle, des compétitions cyclistes et des courses hippiques (avant la création de l’hippodrome de Bachelard) ont lieu sur l’esplanade. En 1874, par décret, Grenoble annexe la zone de la Porte de France et de l’Esplanade au détriment de Saint-Martin le Vinoux, la commune voisine.
Sortie du quartier de l'Esplanade vers le Nord en direction de St Martin le Vinoux (ancienne route de Lyon)
Porte de France à l'époque où les bateaux naviguaient sur l'Isère. Il était possible de débarquer en barque au bord de l'Esplanade et de la porte de France
Depuis le milieu des années 2000, de gros projets immobiliers sont prévus pour rendre plus attractif le quartier autour de l'Esplanade.
Avant 2010, c'était la transformation de l'Esplanade en quartier moderne. Des cubes agrémentés d'arbustes à chaque étage comme dans toutes les brochures publicitaires
Vers 2017, on conserve l'Esplanade mais la bétonnisation est prévue autour (plusieurs centaines de logements avec des immeubles R +7
Et finalement, en 2019 sur la route de Lyon , on a bien des cages à poules R+ 7 mais sans les arbustes e décoration comme cela est présentédans les brochures
Le quartier Saint-Laurent
Etirés tout en longueur entre le massif de la bastille et l’Isère, on appelle par extension quartier Saint-Laurent le quartier qui part de la commune de la Tronche à l'Est jusqu'à la porte de France et tout le bati situé sous les fort Rabot et de la Bastille.
Son origine est très ancienne.Les fouilles archéologiques ont montrés que l'emplacement de ce quartier était occupé par de l'habitat à une époque trés reculée de l'histoire. Les premières citations le concernant remontent à 43 avant JC, époque où le romain Plancus, lieutenant de Jules César a traversé l’Isère à Cularo (Grenoble).
Le développement d’une intense activité religieuse entraîne au début du XIIème siècle la création de d’une paroisse auquel est rattaché le quartier St Laurent.
Au XVIIème siècle, le bâti prend la forme que l’on connait aujourd’hui et la création de l’enceinte militaire Lesdiguières (1615) arrime définitivement ce faubourg au reste de la ville. Le quartier est an,s une phase ascendante jusqu’au XIX ème siècle avec l’augmentation de la population, l’arrivée d’activités artisanales puis de l’industrie avec notamment la ganterie Xavier Jouvin qui compta jusqu’à 470 ouvriers au XVIII ème siècle.
À la fin du XIX ème siècle, les populations migrent vers les nouveaux quartiers industriels de l'ouest grenoblois (Berriat, …) et Saint-Laurent se paupérise. Cette situation est aggravée avec l'apparition de la copropriété qui va rendre plus difficile la gestion et l'entretien des immeubles souvent divisés en une multitude de petits propriétaires.
Devenu insalubre dans un état proche d’une favela brésilienne, il accueille de nombreux immigrants italiens venus de Corato (Province des Pouilles – Italie du Sud). Il faudra attendre 1974 pour qu’une réhabilitation effective du bâti démarre.
Dernier élément fondateur de ce quartier grenoblois, la proclamation de la commune libre de Saint –Laurent par les habitants souhaitant conserver le patrimoine historique et les traditions du quartier. Ce statut, bien que symbolique permet une certaine indépendance vis-à-vis de la municipalité grenobloise pour organiser des festivités notamment les brocantes du quartier.
Vue depuis rive gauche Isère du quartier St Laurent plus récente ( les 2 verrues modernes au dessus sont aujourd'hui des friches qu'il faudrait raser pour rendre son lustre au massif
Ponts reliant le quartier Saint-Laurent à la rive gauche de l'Isère dont la construction date de 1866
Place Xavier Jouvin (ancien gantier du quartier st Laurent ,le gantier qui a créé la « main de fer » en 1838 un emporte- pièce qui permet une coupe rapide et précise alors que le gant était jusqu’à présent taillé aux ciseaux )
transhumance dans la rue Saint Laurent en 1940. 9a ne doit plus arriver trés souvent au XXIème siècle
Montée Châlemont
Jusqu’en 1620, c’est la seule route reliant directement Grenoble à Vienne, en escaladant le bas du Mont Rabot. Elle fut abandonné lorsque le connétable de Lesdiguières fit sauter le rocher de la bastille et fit passer une nouvelle route par la porte de France.
Sainte Marie d'en Haut
Ce couvent a été fondé en 1619 par Saint François de Sales pour y loger les dames de son ordre de la Visitation de Sainte-Marie. Les visitandines restèrent jusqu'en 1793, date à laquelle elles s'exilèrent. D'autres religieuses s'installèrent dans les locaux entre la restauration (1815) et la loi sur les congrégations (1903). Peu à peu le couvent se dégrada et en 1936, on lui retira son clocher qui menaçait de s'effondrer.
Depuis le couvent a été entièrement rénové et est devenu le musée Dauphinois en 1968.
Rénovation du quartier St Laurent
Au milieu des années 60, ce quartier est complètement dégradé. La mode était alors à la construction de grands ensembles modernes (type quartier Teisseire, Mistral ou village olympique). Des études liées au plan Bernard (plan d'urbanisme en vogue à Grenoble au début des années 60) prévoyait de tout raser et de construire de grands ensembles sur les pentes de La Bastille.
Les modes changèrent et à coté des prolétaires présents depuis des décennies, de nouvelles populations s'installèrent. Une 1ère opération d'auto-réhabilitation fut lancée par les habitants mais elle échoua à cause d'intérêts divergeant (italiens installés vs maghrébins de passages, propriétaires vs locataires, prolos vs bobos). La mairie reprit la main au début des années 70 et le quartier sortit progressivement de son délabrement par une restauration respectant l'identité architecturale du quartier
Exemple de restauration