Quartiers Sud-Ouest de Grenoble: Le Rondeau, Les Eaux-Claires et Mistral
Plan de 1956: de gauche à droite Les Eaux-Claires, Mistral (à la place de la cité du Rondeau) et Le Rondeau
Jusqu'au début du XXème siècle , ces 3 quartiers étaient une immense zone dédiée au travail agricole
Quartier du Rondeau
Au milieu du XIXème siècle, la ville de Grenoble fit acheminer les eaux des sources appelées « Rondeau » près du Drac dans une citerne située sur le rond point (renommé rond point du Rondeau) sur le cours de la Libération (aujourd'hui remplacé par le pont qui enjambe la rocade Sud de Grenoble). Par extension tout le quartier aux alentours prit le nom du Rondeau.
Limitophe au Nord de la ville d'Echirolles, au Sud du quartier des eaux-Claires, à l'Est le quartier Mistral et le cours de la libération-Jean Jaurès à l'Ouest , ce quartier est plutôt un puzzle assemblant des éléments très divers :
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Une zone industrielle (TechniSud) recouvrant une grande partie de l'ancienne usine de la Viscose ( fermée en 1989)
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Un vaste parc (Parc des champs Elysées, environ 12Ha) et son extension sportive : le stade Bachelard
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Le stade Lesdiguières : le fief du FCG le club de Rugby grenoblois
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Tout un ensemble de lycées scolaires (Lycée Louise Michel, Lycée Vaucanson, Hotel Lesdiguières)
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Quelques zones pavillonnaires isolées et de belles barres et tours des années 60-70.
2 artères qui assurent un lien entre tous ces morceaux disparatres :
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le cours de la Libération du descend le quartier du Nord au Sud
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L'avenue Albert Reynier qui part du Drac vers les quartiers Sud-est de Grenoble
Petit séminaire du Rondeau
Fondé en 1812,le petit séminaire de Grenoble, est installé quai Perrière (centre ville – bord de l'Isère), à Grenoble, sur les flancs de la Bastille. Ce batiment etant devenant trop exigu, il déménagea en 1821 à l'hotel de Franquière, toujours à Grenoble, mais sur l'autre rive de l'Isère.Si les élèves étaient moins à l'étroit, les petites cours du bâtiment ne convenaient pas aux 400 pensionnaires.
En 1826, l'évêque de Grenoble de l'époque acheta au sud de Grenoble, sur les bord du Drac, au lieu-dit Le Rondeau, une propriété permettant aux élèves du petit séminaire de profiter de la campagne. Dès 1828, Les élèves emménagèrent dans ce nouveau cadre de vie.
Le 20 décembre 1906, suite à l'adoption des lois de Séparation Eglise-Etat et des lois anti-congrégationnistes, les élèves du petit séminaire furent expulsés des lieux ainsi que leurs professeurs qui étaient des prêtres. A partir de 1908, c'est dans l'ancien couvent de Montfleury que se poursuit l'histoire du petit séminaire
Moulin du RONDEAU
Lycée Vaucanson
Fondé en 1836 par Sulpice Hauquelin (1813-1893) dans la rue qui porte son nom ( à l'emplacement de la MJC des Allobroges) sous le nom d'école professionnelle. Elle a pris le nom de Vaucanson en 1876.A l'étroit dans le centre-ville , elle a migré dans les locaux du petit séminaire du Rondeau en 1922 puis est devenu le lycée Vaucanson
Lycée Louise Michel
Ecole Libération
groupe scolaire de l'école primaire situé entre le cours de la libération et la voie SNCF
Enseignement catholique
Un collège (SION) et une école primaire (St Pierre du Rondeau) sont présents dans le quartier entre l'église st Pierre du Rondeau et le lycée Louise Michel
Hotel Lesdiguières
Ancien hôtel devenu école hôtelière en 1916 par arrété ministériel. Il était entouré d'un parc de 20 Ha avec rivière, étang et courts de tennis.
Usine Viscose
Elle a commencé son activité en 1927 et a été fermée en 1989. Elle fabriquait du fil de soie artificielle et a compté jusqu'à plus de 2000 ouvriers ( pendant la seconde guerre mondiale). Ses bâtiments ont été rasés et le lieu a été reconverti en zone industrielle (TechniSud) et en agrandissement d'un parc existant (Parc des champs Elysées). Un musée, situé à Echirolles conserve la mémoire de ce monde ouvrier disparu.
Vue générale depuis Seyssins (rive gauche du Drac) - er plan à gauche l'usine à droite la cité de la Viscose à Echirolles
2015: Entrée de TechniSud, la zone d'activités industrielles qui a remplacé la Viscose. La rangée d'arbres était déjà existante à l'époque de l'usine
Il existait une voie de chemin de fer partant de la rotonde du quartier Berriat , passant le long du Drac et rejoignant l'usine
Stade Bachelard
Nom issu de Bachelard de Monval, 1er propriétaire des lieux.
Propriété de la société immobilière des champs-élysées ( liée aux établissement Bouchayer-Viallet)Le stade fut un hypodrome (début du XXème siècle - fermé en 1932) avant de devenir un ensemble sportif.
Dès 1936 la ville souhaitait racheter l'ensemble pour le transformer en parc de la jeunesse et des sports. Ce fut concrétisé après la 2ème guerre mondiale.
Parc des champs Elysées
Attenant au stade, il a été créé entre 1950 et 1960 sur des terrains appartenant à la société immobilière des Champs-Elysée. Il a été agrandi en 2000 après 5 ans de travaux sous forme de chantier d'insertion lors de la destruction de l'usine Viscose. Les procédures écologiques sont mise en avant pour la gestion du parc ( par exemple , pas d'utilisation d'herbicide pour gerer les champs et les pelouses)
Extension Sud du parc avec ses parcelles de jardins individuels (une quarantaine), un petit air de campagne miniature (quelques Ha)
Lotissement des champs-élysées
Il a été créé en 1938 par la société du même nom qui possédait également le terrain du le parc. Situé entre l"église St pierre du Rondeau et le quartier Paul Mistral (voir plan situant l'hotel Lesdiguières) il est composé d'une cinquantaine de pavillons sans grand charme.
Stade Lesdiguières
Jadis un simple stade de quartier, il est devenu au milieu des années 80 le stade du club de rugby local , le FCG ( football club de Grenoble!) en absorbant le camping qui y était attenant. Celui-ci a été déménagé sur la commune de Seyssins dans la banlieue grenobloise
Au temps du camping. Aujourd'hui, c'est direction Seyssins de l'autre coté du Drac et c'est le seul camping dans l'agglomération
Eglise Saint-Pierre du Rondeau
Eglise du quartier de construction moderne , édifiée après la 2ème guerre mondiale
Juste en face de l'église le terminus de la ligne E du tramway grenoblois (l manque encore 4 ou 5 Km de rail pour aller jusqu'au bout du cours de la libération - Jean Jaurès ou Saint André (8,2 Km en ligne droite)
Le Rond-point du Rondeau
aujourd'hui disparu, il a été remplacé par un échangeur entre le cours de la Libération et la rocade Sud (le bout de périph' grenoblois)
Vue aérienne du carrefour du Rondeau -dessous la rocade sud ( A gauche : Echirolles / A droite Grenoble -Quartier du Rondeau)
L'histoire des Jeux Olympiques du Rondeau (1832 -1954)
La première édition des jeux Olympiques renaissants eut lieu en 1896, mais l'idée de rassemblements sportifs est plus ancienne, ainsi que les notions « jeux Olympiques modernes » et de l'adjectif « olympique ». Les premiers « jeux Olympiques » se tiennent au petit séminaire du Rondeau,qui forme de futurs ecclésiastiques avec une approche originale : les études théologiques sont associées à l'éducation physique.
Le 2 février 1832 est établie la Charte des jeux Olympiques du Rondeau, qui indique notamment qu'il « est institué dans le petit séminaire de Grenoble une fête qui sera appelée « promenade olympique », en mémoire des Jeux qui se célébraient tous les quatre ans à Olympie. Cette fête sera célébrée toutes les années bissextiles, le deuxième jour du mois de février, sauf s'il tombe un samedi ou un dimanche ».
Au programme de la première « promenade olympique » figurent le lancer du disque, les concours littéraires, la course à pied, le jeu de boules, les courses en sac... Les« jeux Olympiques du Rondeau » perdureront jusqu'en 1954 (en 1906, ils sont transférés à Montfleury, dans l'ancien couvent des dominicaines de Corenc).
Tous les symboles et cérémonies qui évoquent les jeux Olympiques de Coubertin sont « récupérés »: oriflammes pour chaque classe ; défilé des participants ; emblème.
Parmi les lauréats figure Henri Didon, vainqueur en 1849 de la 5ème édition des « jeux Olympiques du Rondeau », qui participera au renouveau des J.O au coté de Pierre de Coubertin et qui inventera la devise Citius, Altius, Fortius (« Plus vite, plus haut, plus fort »)
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Quartier des Eaux-Claires
Son nom est tiré d'un ruisseau aux eaux particulièrement limpide, issu de la réunion d'infiltration du Drac qui traversait le quartier et se jetait dans l'Isère au niveau du quai de la Graille en amont de la porte de France.
Ce quartier de Grenoble situé au Sud des grands-boulevards entre le Drac et le cours Jean Jaurès appartenait initialement à la commune de Seyssins et a été rattaché tardivement à Grenoble en 1862.
Longtemps resté à l'écart de la ville , c'est après la destruction des remparts Sud (entre 1925 et 1943), remplacés par les grands boulevards que le quartier commença à s'urbaniser.
D'Est en Ouest, ce quartier de 15000 habitants est composé d'une zone industrielle et administrative puis d'une vaste zone dans laquelle sont imbriquées des anciens pavillons et des maisons bourgeoises ( de moins en moins) et des immeubles ( de plus en plus).En dehors de quelques îlots HLM (par exemple le Lys rouge à la limite Sud construit sur des anciens entrepôts de tramway de la SGTE – devenue SEMITAG),
http://www.standard216.com/lhistoire-des-transports-de-lagglomeration-grenobloise/lalbum-photo-de-jean-marie/du-temps-du-depot-sgte-de-la-rue-anatole-france/ (*) c'est plutôt la classe moyenne qui domine dans le quartier plutôt tranquille.
(*) Standard 216 – Histo Bus Grenoblois est une association dont le but est de préserver et présenter l’Histoire des transports en commun de la région Grenobloise dans un espace muséologique
Quelques photos du quartier
Dans la même avenue , la CRS 47, créée par fusion des CRS 147 et 196 qui sont dissoutes. En 1968, l'unité participe activement à l'organisation des J.O. de GRENOBLE et l'ouverture de l'autoroute provoque la création d'une section spécialisée autoroutière. A la fin du mois de novembre 1984, la CRS 47 change de casernement et aménage dans ses nouveaux locaux 44 avenue du RHIN et DANUBE à GRENOBLE.
Limite Quartier des Eaux-Claires (à gauche sur la photo) et les grands Boulevards ( photo aérienne prise dans l'axe Sud-Nord du cours de la Libération)
Limite Quartier des Eaux-Claires (à droite sur la photo) et les grands Boulevards ( photo aérienne prise dans l'axe Nord-Sud du cours Jean Jaurès)
Le lycée des Eaux-Claires
Construit sous forme de grandes barres entre 1956 et 1959
Groupes scolaires
Ecole Painlevé
Une des écoles primaires du quartier
Ecole des pupilles de l'air ( limite Quartier des eaux-claires / Grands boulevards) - A gauche Début du quartier des eaux-claires
Entre voies ferrées et cours de la Libération
Cours de de la libération : Portion de l'ancien cours Saint-André créé à la fin du XVIIème siècle (8,2 Km de long et tout en ligne droite)
2 petits quartiers tout en longueur et dont la largeur est comprise entre 100 et 200 mètres touchent les quartiers des Eaux-Claires et du Rondeau
- Sidi-Brahim ( nom de la rue structurant ce quartier du Nord au Sud) entre les grands boulevards et le pont de la rue des Alliés
- La bande "ABRY" situé entre les 2 ponts qui traverse la voie SNCF
Sidi-Brahim
Avenue Rochambeau qui permettait de traverszer la voie SNCF por rejoindre la caserne Bayard ( aujourd'hui c'est une impasse)
Bande ABRY
nom donné en souvenir de l'ingénieur hydraulicien de Neyrpic André Abry tué par d'une rafale de mitraillette par un soldat allemand le 6 Octobre 1943.
Une ancienne maison bourgeoise et son petit parc : un monde qui va disparaitre malgré son charme désuet
Quartier Paul Mistral
Constituée d’un ensemble de barres et de tours typique de l’urbanisme typique des années soixante, le quartier Mistral a été bâti sur les décombres de la cité jardin du Rondeau. Il a été conçu à l’opposé du modèle de la cité jardin qui était un décalque urbain du village rural avec sa place centrale et ses habitations de petite taille. Le quartier Paul Mistral (nom du maire de Grenoble entre 1919 et 1932) était composé de 1100 logements environ et a atteint les 7000 habitants en 1970 ( 1000 Habitants à l'époque de la cité jardin).
Rapidement, la situation se détériore et Mistral devient un quartier à problèmes. A la population socialement homogène de la cité jardin s’est joint progressivement d’autres populations (rapatriés d’Algérie, immigrés issus d’autres pays européens puis du tiers-monde) ainsi que des classes sociales de plus en plus pauvres. L’esprit village qui animait la cité jardin a peu à peu disparu. Mistral est alors confronté à de nouvelles nuisances : délinquance et trafics, dégradation des immeubles, abandons des espaces publics, nuisances sonores suite à l’ouverture de l’autoroute sur les berges du Drac.
Dès le milieu des années 70, des opérations de réhabilitations sont lancées : construction du mur anti-son le long de l’autoroute, rénovation de l’habitat, accompagnement social et multiplications des équipements afin d’attirer les « classes moyennes ». Hormis pour le bruit de l’autoroute, l’effet sera comparable au mercurochrome sur une jambe de bois. L’image de la cité Paul Mistral a définitivement sombré.
Fin 2012, la dernière barre STRAUSS est abattue, 264 logements ont disparu avec elles. Déjà, les années précédentes, une partie de la grande barre parallèle à l’autoroute (plus de 500 mètres de long !) avait été tronçonnée en 2 et 100 logements environ avaient disparu. Le bailleur social ACTIS qui pilote le projet de rénovation a permis (en complément avec le quartier des eaux claires) la livraison de 403 nouveaux logements (265 privés et 138 logements sociaux).
La municipalité grenobloise souhaitait relier Mistral au reste du quartier des Eaux-Claires et mélanger les populations créer une sorte de mixité « sociale » en attirant des classes moyennes et reloger les expulsés vers d’autres quartiers de l’agglomération. On peut toujours rêver...
Malgré ces rénovations successives, la cité Paul Mistral n'est pas un quartier qui attire (7000 habitants dans les années 70, 3000 en 2015) . Il fait penser aux quartiers sud de Sarcelles avec son architecture de barres et de blockauss ,ses réseaux, ses trafics, et tout le savoir-faire qui va avec…
Pour plus de dètail sur l'histoire et la vie de ce quartier :
Cité jardin du Rondeau(1921-1966) - GRENOBLE - la ville et sa région
Cité jardin du rondeau: situation dans Grenoble (en rouge) et dans le quartier des eaux-claires en 1956 La genèse des cités jardin est née des rêves d'humanistes voulant améliorer la conditio...
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Mistral : de la cité-jardins aux grands ensembles | Place Gre'net
" Ensemble, refaire la ville " écrivait Hubert Dubedout, maire de Grenoble de 1965 à 1983. Une formule qui illustre bien une obsession des politiques grenoblois : transformer Grenoble. Déjà Pau...
https://www.placegrenet.fr/2015/03/26/mistral-de-la-cite-jardins-aux-grands-ensembles/48957
Les "barettes" ou ensemble Mistral-Drac 3petits immeubles livrés en 1951 et qui détonnent avec les autres constructions